Vague de protestations d’un PLF qualifié de « reculade »

Les transporteurs routiers professionnels cesseront à nouveau de travailler à partir du 21 novembre pour protester contre les prix élevés du carburant. Cette tentative si elle se réalise sera la énième grève des transporteurs, dans un contexte où plusieurs organisations socioprofessionnelles se sont insurgées contre les mesures du PLF 2023, qui aujourd’hui est qualifié de « reculade ».

Plus de dix organisations syndicales ont annoncé la grève nationale. Plus de 16 DH sont désormais facturés pour un litre de gazole au Maroc et les prix vont encore augmenter la semaine prochaine.

Les entreprises de transport sont dans l’impossibilité de poursuivre leurs activités, selon les syndicats. Beaucoup sont au bord de la faillite et d’autres voient leur dette s’alourdir.

Le gouvernement a décidé en avril de soutenir les chauffeurs professionnels au Maroc avec des subventions sur les carburants, mais le soutien de l’Etat ne suffit pas à alléger le fardeau, selon les syndicats.

De nombreux transporteurs indiquent également qu’ils n’ont pas reçu d’aide de l’État ou qu’ils rencontrent des problèmes avec l’application.

L’autorité de la concurrence au Maroc avait émis un rapport consultatif pour alerter la hausse de l’inflation notamment le carburant qui devait être régulé afin de maîtriser les avantages indus des majors, mieux elle le Conseil a appelé à taxer davantage les entreprises énergétiques en raison des méga bénéfices qu’elles réalisent. Surtout lorsque le prix du pétrole était négatif pendant la pandémie du coronavirus. Malgré cette proposition du Conseil les décisions ont tardé et sont à ce jour pas d’effets, raison de la grève des transporteurs. En un moment, il y a baisse des prix, mais depuis quelque temps, la tendance haussière passe à la vitesse supérieure.

C’est dans cette situation que les populations croient savoir que les autorités responsables font semblant d’ignorer les recommandations de l’autorité de la concurrence, qui stipulait de ne pas inscrire la taxe additionnelle sur les bénéfices énergétiques dans la loi de finances 2023.

Dans la dynamique des critiques, le Syndicat national des médecins du secteur libéral, qualifie d’« inéquitables » les mesures du PLF 2023. Cette colère intervient après une vague de protestation qu’avaient déjà engagée les avocats, les notaires, qui de leur côté continuent de se battre pour que leurs revendications soient prises en compte dans le PLF 2023.

Le Syndicat national des médecins du secteur libéral rappelle que « le médecin du privé, à revenu égal, est imposé à hauteur de 38% contre 20% pour les entreprises commerciales ». Mieux la colère des médecins reste la taxe d’habitation et taxe professionnelle, en plus des cotisations sociales qui s’élèvent à 991 DH/mois, l’une des plus élevé du royaume.

Selon Youmni Abdelghani, Economiste et spécialiste des politiques publiques, le PLF 2023 est une « reculade » car être en déphasage avec les principes de la loi fiscale et considère ce projet de loi comme une « refonte » qui ne dit pas son nom.

M. Youmni relève que les différentes mesures prises dans ce projet de loi ne sont pas « conformes » au contexte économique mondial marqué par une inflation dont le gouvernement peine à appréhender les tenants et aboutissants et la classe moyenne risque encore une fois de pâtir sur les différentes mesures prises.

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