Visa For music : Un festival « atypique »

Visa For Music revient pour la 6ème année consécutive à Rabat, du 20 au 23 novembre. Ce rendez-vous artistique est identifié comme étant le premier salon professionnel et festival des musiques d’Afrique et du Moyen-Orient. Un festival « atypique », c’est ainsi que son fondateur, Brahim El Mazned le décrit.

Entretien.

MD : Quelle est la particularité de ce festival par rapport à d’autres ?

BM : Visa for Music est un festival atypique ! C’est une rencontre professionnelle entre les différents acteurs de l’industrie de la musique (artistes, producteurs, directeurs de festivals, managers, etc.). La particularité de chaque édition est qu’elle ouvre la porte aux artistes et à leurs agents pour postuler et faire partie des artistes sélectionnés.

Chaque année, on reçoit presque 1.000 candidatures. Pour cette édition, nous avons reçu environ 852 demandes de participation, parmi lesquelles nous avons retenu 50 artistes.

Dans ce festival, nous essayons de mettre sous les projecteurs les artistes du continent et du Moyen-Orient, mais en accordant la priorité aux Marocains auxquels on réserve 40% des places. En outre, nous laissons place aussi à quelques artistes qui interpellent le jury.

MD : Pourquoi avez-vous choisi de mettre le focus sur la création artistique d’Afrique et du Moyen-Orient ?

BM : Ces territoires ne disposent pas de plateformes artistiques, alors qu’en Europe, la plupart des pays présentent de grands marchés dans ce secteur, mais qui accordent la priorité aux artistes possédant des labels européens.

A travers ce festival, on cherche à donner de la place aux artistes émanant de ces régions, qui n’ont pas l’opportunité d’être défendus par ce type de plateformes. L’idée est aussi d’accompagner la structuration de la filière musicale dans ces régions-là, notamment d’Afrique et du Moyen-Orient, et de permettre à ces artistes de s’exposer devant les professionnels du domaine musical.

D’ailleurs, je trouve que le futur marché de cette industrie sera orienté vers l’Afrique, parce que c’est un continent très jeune, dans ce domaine et il est de plus en plus porté sur les courants de musique modernes

MD : Qu’est-ce que vous pensez du marché de la musique au niveau du continent ?

BM : Il reste éphémère. Il a encore besoin de structuration.

Une chose est sûre, c’est qu’aujourd’hui, la scène musicale, en Afrique, est très riche et dynamique. Elle connaît de plus en plus de nouvelles expressions musicales qui commencent à prendre place. Toutefois, plusieurs contraintes se posent, notamment, en lien avec la mobilité, les droits d’auteur, le management, etc.

MD : Est-ce que vous trouvez que ce genre de manifestations culturelles est suffisamment encouragé au Maroc ?

Je pense que ce n’est pas encore suffisamment compris plutôt, mais, on assiste déjà au lancement du débat autour des industries créatives et culturelles (ICC), quoique ce débat reste encore tout récent chez nous. D’autant plus qu’on est très peu accompagnés dans l’organisation de tels événements.

En revanche, il va falloir que les professionnels du secteur se mobilisent pour faire avancer le débat.

MD : Qu’est ce qui nous empêche de lancer les industries créatives et culturelles au Maroc ?

BM : Ce sujet doit s’inscrire dans le cadre de l’ensemble des débats autour du nouveau modèle de développement au Maroc. Je pense qu’il est temps de poser les premiers jalons du débat sur les industries culturelles et créatives, pour encourager les jeunes et les professionnels de la culture à s’investir dans ce secteur

MD : Quels sont vos vœux pour cette édition ?

BM : J’espère qu’on aura le maximum de professionnels de l’industrie musicale, de différents horizons.

En tout cas, le plateau artistique est très riche cette année. J’espère aussi que ce rendez-vous contribuera à la naissance de nouveaux projets culturels, en faveur du développement économique et artistique de nos artistes nationaux et internationaux.

Par Yasmine El Khamlichi

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