Visa Schengen : Plus cher et plus dur à obtenir

Par Khadija Skalli

Le Parlement européen a adopté le nouveau règlement concernant les visas Schengen de courte durée. Hausse des droits de visa et nouvelle procédure pour décrocher ce fameux sésame. Les détails.

L’Union européenne revoit sa politique de visa Schengen. De nouvelles règles ont été adoptées le 17 avril par le Parlement européen. L’une des nouveautés introduites concerne le coût du visa Schengen de court séjour. Les droits de visa seront revus à la hausse. Ils coûteront 80 euro au lieu de 60 euro appliqués actuellement.

« Les coûts de traitement ayant sensiblement augmenté au cours des dernières années. Cette hausse permettra aux États membres de maintenir un personnel consulaire en nombre suffisant dans le monde entier, afin d’assurer des contrôles de sécurité plus stricts, et de moderniser le matériel informatique et les logiciels », justifie la commission européenne dans un communiqué.

Cette nouvelle mesure n’est pas appliquée aux mineurs âgés de 6 à 18 ans. Ces derniers pourront même être exemptés du paiement des droits de visa. Autre nouveauté, les voyageurs ont la possibilité de déposer une demande de visa 6 mois avant le déplacement prévu, au lieu de 3 mois actuellement. « Ils pourront également remplir et signer leur demande par voie électronique », précise la même source.

Les visas à entrées multiples, eux, seront assortis d’une plus longue durée de validité. En effet, les voyageurs fréquents auront droit à un visa à entrées multiples avec une période de validité passant progressivement d’un an à cinq ans maximum. Objectif visé : obtenir gains de temps et d’argent pour les demandeurs et les États membres. Dans tous les cas, les demandeurs de visa feront l’objet d’enquête approfondie avant l’obtention de ce fameux sésame.

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Pour la Commission européenne, ces nouvelles règles « faciliteront le tourisme, le commerce et les affaires tout en renforçant les normes de sécurité afin de détecter les personnes menaçant ou n’ayant pas le droit d’entrer dans l’UE ».

Le point le plus saillant dans ce nouveau règlement est celui ayant trait à la coopération en matière de réadmission des migrés en situation irrégulière.

La commission européenne précise dans son communiqué que les conditions de traitement des demandes de visas pourront être adaptées si le pays tiers coopère de manière satisfaisante en vue du retour et de la réadmission des migrants en situation irrégulière.

En d’autres termes, l’Union européenne veut utiliser le visa comme moyen de pression et d’incitation à collaborer pour le retour des émigrés clandestins en Europe.

En cas de coopération satisfaisante, le pays « bon élève » bénéficiera en échange de facilitation de procédure d’obtention de visa notamment le délai maximal imparti pour le traitement des demandes, la durée de validité des visas délivrés, le montant des droits de visa et l’exemption de ces droits applicable à certains voyageurs. Le Maroc acceptera-t-il cette offre piège ?

Quid de l’entrée en vigueur de ces nouvelles mesures ?

Après l’aval du Parlement, ce nouveau règlement devra être soumis à l’approbation du Conseil européen. Une fois le texte est adopté, il sera publié au Journal officiel de l’Union européenne.  Son application est prévue six mois plus tard.

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