Yassine Darkaoui se lance dans le golfe de Thaïlande pour le record du monde de traversée en voile

L’aventurier marocain, Yassine Darkaoui, a pris le départ, mardi à Hua Hin (sud de la Thaïlande), pour une tentative de record du monde de traversée à bord d’un petit voilier (Laser olympique) dans le golfe de Thaïlande.

Après une longue préparation, aussi bien physique que mentale, les ultimes ajustements des équipements du voilier et la mise au point de la logistique nécessaire pour homologuer une telle performance, l’aventurier marocain a finalement pris le départ au large de la station balnéaire de Hua Hin pour tenter de battre le record du monde de distance en dériveur détenu par un croate.

Il s’agit de naviguer sur une distance de plus de 496 miles (plus de 800 km) en solitaire et sans aucune assistance ni ravitaillement durant plusieurs jours de suite. Un challenge des plus ardus compte tenu des caractéristiques de la petite embarcation « Laser Olympique » d’à peine 4 mètre de long pour un poids de 60 kg, le tout monté d’une unique voile. Une frêle embarcation particulièrement vulnérable une fois engagée au large loin des côtes.

Dans une déclaration à la MAP, l’aventurier marocain assure avoir bien préparé son challenge qui se présente cette fois-ci sous de bons augures. « La météo est en quelque sorte propice avec un vent soutenu qui m’aidera à progresser rapidement, mais cela présente aussi l’inconvénient d’une forte houle assez dangereuse pour un bateau d’un aussi petit acabit », explique-t-il quelques heures avant de mettre les voiles et faire cape vers une bouée au large qui marque le point de départ du tracé de ce long périple.

Les risques ne se limitent pas aux éléments de la nature, il y’a surtout la hantise des se faire renverser par un grand bateau la nuit, particulièrement par les chalutiers de pêche qui naviguent et manœuvrent de façon imprévisible, indique-t-il.

« Lors d’une sortie d’essai la nuit, j’ai évité de justesse trois chalutiers qui manœuvraient tous feux éteints pour augmenter les prises de leurs filets », dit-t-il. « Les autorités portuaires du golfe de Thaïlande ont eu l’amabilité de signaler ma présence sur cette mer pour les prochains jours et ordonné aux chalutiers de respecter la signalisation la nuit », se réjouit-il.

Le défi qu’entreprend Yassine, un tangérois de 40 ans installé à Phuket depuis 2011, est de taille. Il s’agit de naviguer en solitaire et à la force du corps et des bras plusieurs jours durant sans interruption et sans assistance.

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Naviguer loin au large sur un petit dériveur, le barreur (skipper) est totalement exposé aux éléments (vague, vents, courants, houle, soleil, …), il ne dispose d’aucun abris, juste une place assise, explique Darkaoui, qui se préparait pour cet exploit inédit depuis deux mois dans la célèbre station balnéaire de Phuket (sud de la Thaïlande).

Le seul équipement de navigation moderne autorisé à bord est un GPS-traceur qui permet de suivre la position du voilier avec la possibilité de déclencher une alerte de détresse en cas d’urgence, explique l’aventurier marocain.

L’approvisionnement pour ce long périple se limite à un régime rudimentaire : des fruits secs, huile d’olive, matières grasses et des plantes locales séchées riches en protéines. Pour l’eau, un petit dessalinisateur d’eau de mer embarqué permet d’obtenir 5 litres par jour.

Le jeune aventurier marocain n’est pas à son premier essai pour battre le record du monde de distance en Laser. Il y’a quatre ans il avait entrepris le même challenge dans la mer d’Andaman au large de la Thaïlande. Après 77 heures de navigation, il a dû interrompre son aventure à cause de blessures douloureuses (sévère tuméfaction cutanée) après avoir parcouru 212 miles.

Et ce n’était pas peine perdue. Lors ce premier essai, où le vent faisait aussi défaut, il a enregistré le plus long temps passé sur un dériveur sans assistance et la deuxième plus longue distance parcourue en petit dériveur.

Le record du monde de la traversée au Laser olympique de Darkaoui sera homologué par l’«Official World record», un organisme international qui certifie de telles performances.

Mettant le voile sous les couleurs du drapeau national, l’aventurier marocain donnera de ses nouvelles dans les prochains jours. Record ou pas, la performance est à inscrire au palmarès des sports nautiques marocains.

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