Yémen: les rebelles renforcent leur emprise sur la capitale

Les rebelles yéménites Houthis ont fait jeudi une démonstration de force dans la capitale, en tenant une grande cérémonie en hommage aux insurgés tués dans les combats pour le contrôle de Sanaa.

La capitale yéménite est sous le contrôle exclusif des Houthis– accusés de liens avec l’Iran– depuis que des combats meurtriers ont éclaté la semaine dernière entre ces rebelles et les partisans de l’ancien président Ali Abdallah Saleh après que ce dernier a mis fin à leur alliance au sein du camp rebelle.

Les Houthis ont enterré des dizaines de leurs combattants jeudi en présence d’une foule réunie sur l’emblématique place Sabyine, scandant « mort à Israël » alors que des combattants en treillis se tenaient au garde à vous le long devant des rangées de cercueils recouverts du drapeau national.

Les Houthis accusent la coalition militaire arabe sous commandement saoudien qui intervient contre les rebelles au Yémen depuis 2015 de travailler avec Israël et les Etats-Unis, qu’ils considèrent comme des ennemis.

Saleh, à la tête du Yémen pendant 33 ans jusqu’à son départ forcé en 2012, avait mis fin à des décennies d’hostilité envers les Houthis et s’était allié aux rebelles, s’emparant de la capitale en 2014. Ils ont mis en place un gouvernement parallèle à Sanaa, que les Houthis continuent de gérer.

Saleh a été tué lundi par les Houthis et le commandant rebelle Yahya Mahdi a confirmé à l’AFP que les rebelles tenaient toujours son corps.

Après avoir tué lundi Ali Abdallah Saleh, les Houthis se sont assurés le contrôle total de Sanaa où ils poursuivent des opérations de ratissage contre leurs adversaires.

Les combats entre Houthis et fidèles à Saleh ont fait plus de 230 morts et 400 blessés et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a réclamé des « mesures audacieuses » pour permettre aux civils d’avoir accès d’urgence à une aide humanitaire.

La nouvelle donne à Sanaa risque de compliquer un peu plus le conflit au Yémen qui a fait plus de 8.750 morts depuis mars 2015, dont plus de 1.500 enfants, ainsi que 50.600 blessés, en majorité des civils.

Le pays connaît la pire crise humanitaire de la planète, selon l’ONU. 17 millions de personnes ont besoin d’aide alimentaire, dont sept millions risquent la famine.

AFP

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