Zimbabwe: Mnangagwa ordonne le rapatriement des capitaux sortis du pays

Le nouveau président du Zimbabwe Emmerson Mnangagwa a fixé mardi un ultimatum de trois mois aux entreprises et aux particuliers pour rapatrier tous les capitaux illégalement sortis du pays, englué dans une crise économique catastrophique.

« Le gouvernement du Zimbabwe accorde un délai de trois mois pour le rapatriement volontaire des fonds et actifs sortis du pays en violation de la loi, faute de quoi des poursuites seront engagées« , a annoncé M. Mnangagwa dans un communiqué. A l’expiration de ce délai, les autorités « procéderont à l’arrestation de tous ceux qui n’ont pas respecté cette directive et les traduiront devant la justice« , a-t-il ajouté. Surnommé le « crocodile« , M. Mnangagwa, 75 ans, a succédé vendredi à la tête du Zimbabwe à Robert Mugabe, 93 ans, qui a démissionné après un coup de force de l’armée.

Au terme d’un règne sans partage de trente-sept ans, M. Mugabe s’est retiré en laissant derrière lui un pays ruiné. En crise depuis une funeste réforme agraire lancée au début des années 2000, le Zimbabwe manque cruellement de liquidités. Les retraits sont sévèrement limités et le gouvernement peine chaque mois à payer ses fonctionnaires. Plus de 90% de sa population est officiellement au chômage et ne survit que de débrouille et d’emplois informels.

Le gouvernement a lancé il y a maintenant un an une nouvelle monnaie sous la forme de « billets d’obligation » pour tenter d’enrayer la fuite vers l’étranger du dollar américain, sa seule devise officielle, mais sans grand succès. L’expatriation des capitaux « constitue un crime économique contre le peuple du Zimbabwe« , a souligné le chef de l’Etat mardi.

Dans son discours d’investiture vendredi, M. Mnangagwa, ancien bras droit de Robert Mugabe, avait promis de relancer l’économie, de créer des emplois et de favoriser le retour des investissements étrangers dans son pays, qui a été longtemps la cible de sanctions internationales en raison des atteintes aux droits de l’Homme reprochés à l’ancien régime.

afp

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