Le Maroc joue un rôle majeur dans la gouvernance de la migration intra-africaine
Le Maroc joue un rôle majeur dans la gouvernance de la migration intra-africaine, a indiqué, mardi à Rabat, la présidente de l’Alliance pour la Migration, le leadership et le développement « AMLD », Ndioro Ndiaye.
Lors d’une rencontre scientifique internationale organisée par l’Institut Royal des Etudes stratégiques (IRES), en partenariat avec la Fondation Konrad Adenauer, sur « la question migratoire, ses enjeux, ses défis et les stratégies de réponse à y apporter », Mme Ndiaye également ministre conseiller à la Présidence de la République du Sénégal, a souligné le rôle de premier plan joué par le Royaume dans la régulation de la migration africaine, mettant en avant le leadership de SM le Roi Mohammed VI et qui s’inscrit dans le cadre du mandat panafricain confiée en mars dernier au Souverain pour l’élaboration d’une « vision commune » sur le programme migratoire de l’Union Africaine.
Après avoir rappelé que le Royaume co-préside le Forum Mondial pour la Migration et le Développement et abritera en décembre 2018, la Conférence Internationale sur la Migration durant laquelle sera adopté le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, la présidente de l’AMLD a affirmé que les réponses qui seront formulées par le Maroc devrons être prises par ses pairs tant au niveau de l’UA qu’au niveau de la CEDEAO qui verra prochainement son adhésion officielle et « bénéficiaire » pour ce groupement.
« Le Maroc, de par son positionnement géographique à la porte de l’Europe, est devenu un pays d’accueil des migrants », a noté la responsable sénégalaise, ajoutant que la migration est devenue une question qui se pose avec acuité dans la perspective de l’adhésion du Maroc à la CEDEAO où le principe de la libre circulation des personnes est acquis.
Pour sa part, le Directeur Général de l’Institut Royal des Études Stratégiques (IRES), Mohamed Tawfik Mouline, a fait remarquer l’intérêt grandissant du Royaume à contribuer à la réflexion stratégique sur la migration, à un moment où le Maroc est mandaté pour coordonner l’action de l’Union africaine sur cette question.
M. Mouline a ainsi souligné la priorité du Maroc concernant la question des réfugiés notamment leur protection et la mise en place d’un mécanisme multilatéral pour la gestion d’une migration ordonnée et régulière, se félicitant des actions menées par le Souverain portant sur la régularisation de la situation des migrants clandestins qui a permis au pays de s’ériger en tant qu’acteur privilégié sur la scène africaine de la gestion de la question migratoire.
M. Mouline a, de même, ajouté que la Conférence Internationale sur la Migration, prévue à Marrakech fin 2018, verra l’adoption d’un Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, et constituera une référence juridique à prendre en compte au sein des organisations internationales alors que les causes de la migration continuent de se multiplier en raison des conditions socio-économiques dans les pays d’origine, des conflits, et du changement climatique.
L’Afrique connait un important développement des mouvements migratoires internes. En 2015, près de 50% des migrants africains sont restés au sein du continent contre 28% qui ont pris la direction de l’Europe. L’Afrique a perdu, depuis 2014, dans le désert du Sahara, un peu plus du double des pertes africaines qu’en Méditerranée.
Conscient que la prise en charge de la migration par la communauté internationale s’est faite suivant des considérations plus sécuritaires que dans un cadre de développement large, le Maroc a soumis, le 3 juillet dernier, à l’Union africaine à Addis- Abeba, une proposition de feuille de route concernant la question migratoire.
La rencontre scientifique organisée par l’IRES s’est déroulée en quatre sessions. Outre la compréhension des phénomènes migratoires au niveau international et à l’échelle africaine et de la présentation de certaines expériences étrangères réussies, les interventions et les débats se sont soldés par des propositions d’idées innovantes à même de permettre d’aller de l’avant dans la résolution de cette question complexe.