1975-2025 : Cinquante ans après, Rabat se souvient des familles marocaines expulsées d’Algérie
Le colloque du 25 mars à Rabat a été organisé pour apporter son soutien aux familles marocaines qui ont été forcées de quitter l’Algérie en 1975. L’objectif de cet événement est de sensibiliser le public au sort de ces Marocains qui ont vu leurs droits les plus élémentaires violés, expulsés sans justification de leur pays où ils vivaient légalement depuis des années, et dont beaucoup ont participé à la lutte pour l’indépendance contre le colonialisme français. Il s’agit d’une commémoration nationale, régionale et internationale pour la période 1975-2025, destinée à rétablir les droits fondamentaux de ces familles marocaines qui ont été traitées de manière indigne par le gouvernement algérien.
Le Bureau exécutif du Collectif International de soutien aux familles d’origine marocaine expulsées d’Algérie en 1975 (CiMEA-75) a tenu sa première réunion le 25 mars 2024, en présence de tous les membres du Bureau. Cette réunion a été consacrée à la discussion et à la mise en œuvre des décisions et recommandations prises lors de la dernière assemblée générale, qui s’est tenue le 2 mars 2024 au siège de l’Organisation Marocaine des Droits Humains à Rabat.
L’ordre du jour comprenait plusieurs points comme l’échange d’idées, l’évaluation du bilan de travail du Collectif International, ainsi que sa situation juridique, organisationnelle et financière à la lumière des résultats de la dernière assemblée générale, notamment la commémoration de la 50ème année de l’expulsion des Marocains d’Algérie à partir 8 décembre 1975. Cette commémoration sera célébrée tout au long de l’année 2025.
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À cet égard, les membres du Bureau exécutif ont exprimé leur entière disposition à fournir tous les efforts nécessaires pour réussir cet événement. Ils ont également appelé toutes les parties prenantes, à tous les niveaux, à contribuer et à apporter tout type de soutien à cette initiative humanitaire et de défense des droits. Cette initiative est inscrite, dans le cadre des programmes approuvés par le Collectif International afin de préserver et réhabiliter la mémoire des victimes des expulsions touchant les Marocains d’Algérie, de défendre leurs intérêts devant les organes nationaux et internationaux, et de pousser les autorités algériennes à reconnaître officiellement les atrocités commises en 1975 à l’égard de la communauté d’origine marocaine en Algérie – y résidant légalement depuis des décennies – dont nombre d’entre elle a contribué de manière significative à la guerre de libération contre le colonialisme français.
Lors de cette réunion, il a été décidé de faire participer toutes les composantes du Collectif International et de ses partenaires, y compris les associations de victimes, les institutions et les organismes, ainsi que les acteurs au Maroc et au niveau international, pour le suivi des étapes liées à la mise en œuvre du programme proposé pour la commémoration de 1975-2025 au niveau national, régional et international.
La réunion a également abordé les grandes lignes de l’élaboration d’une stratégie médiatique et de communication, considérée comme essentielle pour sensibiliser et informer le public sur la tragédie de l’expulsion arbitraire des Marocains d’Algérie en 1975, ainsi que pour tirer parti de toutes les possibilités techniques offertes par les réseaux sociaux, en plus de poursuivre l’ouverture à l’université pour encourager la réalisation des études et recherches sur cette tragédie et développer des relations de coopération avec les institutions et associations ayant des intérêts communs avec le Collectif International.
Il convient de rappeler que le CiMEA-75, qui a été fondé le 27 février 2021 en tant qu’organisation internationale non gouvernementale, vise à récupérer les biens saisis de manière illégale par l’État algérien, à obtenir une réparation matérielle et morale pour les victimes des expulsions collectives et arbitraires, et à faciliter la réunification des familles marocaines avec celles restées en Algérie, par la réouverture des frontières terrestres entre l’Algérie et le Maroc.
Le socle du CiMEA-75, qui compte des membres parmi les victimes de cette expulsion et d’autres acteurs soutenant cette cause, repose sur les principes contenus dans la Charte des Nations Unies, la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, les conventions internationales relatives aux droits de l’homme, et aux mécanismes pertinents des droits de l’Homme.