23è festival de Fès des musiques sacrées du Monde : Un voyage au cœur du patrimoine musical marocain
La 23-ème édition du Festival de Fès des musiques sacrées du Monde, initié sous le haut patronage de SM le Roi Mohammed VI sous la thématique « l’Eau et le Sacré », a consacré vendredi soir à un voyage qui a amené le public au cœur du patrimoine musical marocain.
Les festivaliers ont été ainsi au rendez-vous avec un concert de musique haut en couleurs mettant côte à côte des figures emblématiques et des porteuses du flambeau de la musique marocaine.
Une palette d’artistes marocains, en l’occurrence, Raymonde al Bidaouia (tradition chaâbi judéo-arabe avec la participation exceptionnelle d’Haïm Botbol), Rayssa Fatima Tabaamrant (chant amazigh), Chèrifa (chants des Cheikhat de Khénifra), Fatimzahra Kortobi (tradition andalouse Tifyur/chants du Rif), Aziz El Acchab (Arrangements pour orchestre), Lahsen Hira (tradition amazighe), ainsi que Nezha Jaa Sayka, Rachit Tidinit, Ali Baroutil et Moustafa Ktif (chant sahraoui), se sont succédé sur scène de Bab Al Makina pour le plus grand bonheur du public.
A cette occasion, le public a pu, le temps d’une soirée, apprécier la douceur d’une musique représentant les différentes régions du royaume et puisant ses racines dans la richesse et la diversité de la culture marocaine.
Ces artistes ont su porter le flambeau et assurer une continuité joyeuse d’un héritage artistique voué à un avenir radieux. Ils sont les héritières d’un patrimoine marocain caractérisé par la richesse des expressions musicales et chorégraphiques.
Le timbre et la tessiture de leurs voix évoquent les roches des montagnes et les pierres des déserts. Leurs chants prennent tour à tour la couleur ocre des terres volcaniques et la blancheur du Haut-Atlas où le bruissement du vent des sables côtoie le remous convulsif des vagues.
Ce spectacle intitulé « Izlan », terme berbère désignant l’art de la versification est un hommage à la personnalité artistique de la femme traditionnelle, qui porte en elle la bienveillance de la nature et de l’eau.
Selon les organisateurs, ces artistes reflètent ainsi un art où convergent plusieurs valeurs telles la solidarité (chant et danse collective), la poésie miroir de la société et son vécu politique, économique, social, culturel et environnemental et la beauté de la chorégraphie.
Le Festival s’achève ce samedi en nocturne avec des chants d’amour et de tolérance venant du Liban et qui seront brillement interprétés par la star Majda Roumi.
Le Festival de Fès des musiques sacrées du monde ambitionne de faire valoir l’image de marque du Maroc à l’étranger et de jeter les bases de coopération avec d’autres continents. Ce « produit artistique marocain » est un point de rencontre convivial qui prône entre autres la tolérance, la concorde et le dialogue des religions et civilisations.