« 25 ans dans les geôles de Tindouf », le nouveau livre d’Ali Najab
Voici un ouvrage qui en dit aussi long sur la vie de son auteur, le capitaine Ali Najab, que sur la notion même de patriotisme et de combat pour la patrie.
Ces mémoires, devoir de mémoire et de reconnaissance envers les disparus et les survivants, gagneraient à être lues et relues par tous et toutes.
À propos du livre
Ce sont 25 années d’une expérience douloureuse de prisonnier de guerre que l’auteur tente de nous raconter.
Plus de 9125 jours de souffrances, de tortures et d’humiliations de la part du Polisario sous les yeux indifférents d’officiers des services de sécurité militaire algériens.
Pour Ali Najab : « Ce livre n’aurait pas vu le jour si mon épouse Atika Saiagh ne m’avait pas poussé à l’écrire. Mais je n’ai pas voulu qu’il ne soit qu’à moi tout seul. C’est le livre de tous mes compagnons d’infortune dont je rapporte quelques témoignages pour montrer ce qu’ils ont subi et vécu eux aussi.»
Ce livre se veut d’être donc l’apologie des 2400 prisonniers de guerre marocains qui ont subi durant un quart de siècle, un vrai calvaire dans l’indifférence totale des instances internationales et des ONG des droits de l’Homme.
L’auteur insiste sur le fait que les conventions de Genève et ses protocoles additionnels, qui protègent le prisonnier de guerre, sont opposables au Polisario et à l’Algérie. Et ce, pour la principale raison que toutes les violations se sont produites sur le territoire algérien alors même que l’Algérie fait partie des pays signataires de ces conventions !
Cet ouvrage est également un devoir de mémoire et de reconnaissance spécialement envers ceux qui ont sacrifié leurs vies pour la récupération de nos chères provinces du sud. Cette dette et cette reconnaissance que chaque citoyen marocain a envers eux sont un élément clé pour le développement, chez la jeunesse notamment, d’un sentiment d’appartenance, de la valeur du courage et du dévouement pour la patrie.
Extrait de la préface de Jamâa Baida, historien et directeur des Archives du Maroc
« Entre ‘’devoir de réserve’’ et ‘’devoir de mémoire’’, Ali Najab a clairement fait son choix. Les pages qu’il consacre à sa carrière militaire avant la captivité révèlent aux lecteurs la noblesse du ‘’métier des armes’’ dont le jargon est souvent peu connu auprès des civils. L’histoire militaire marocaine est d’ailleurs encore à écrire. Et au moment où les autorités marocaines ont opté pour un retour du service militaire pour nos jeunes entre dix-huit et vingt-cinq ans, le livre d’Ali Najab, porteur d’une forte charge de patriotisme et de civisme, vient heureusement combler, certes partiellement, une lacune dans nos bibliothèques. Ali Najab est à ce propos révolté de constater que les jeunes Marocains ignorent l’histoire de leur pays, une histoire susceptible de renforcer chez eux l’amour de la patrie ; il écrit à ce sujet : ‘’Je suis personnellement perturbé quand je rencontre des jeunes qui connaissent l’histoire du FC Barcelone et du Réal de Madrid, mais ne connaissent rien ni du conflit du Sahara ni de l’histoire du Maroc tout court.’’
L’auteur n’a pas la prétention de s’ériger en historien, mais il livre son témoignage émouvant au grand public et, le cas échéant, aux historiens du « temps présent » qui ne cessent de déplorer le manque de sources documentaires pour cette jeune discipline. En plus de son propre témoignage sur les souffrances et les vicissitudes de la captivité, des interrogatoires, de la torture et des humiliations qu’il a vécus, il fait œuvre utile en rapportant en plus, fidèlement, plusieurs autres témoignages de ses codétenus, ses frères d’infortune. Tous sont unanimes pour affirmer, arguments précis à l’appui, que c’est bel et bien le régime algérien qui fait la guerre au Maroc par Polisario interposé ; un legs de la période de la guerre froide qui perdure contre tout bon sens.»
À propos de l’auteur
Ali Najab est né en1943 à Maghraoua tout près de Bou Iblan, au cœur du Moyen Atlas. En 1965, passionné par le métier de pilote de chasse, il s’engage dans l’armée de l’air et se distingue tout au long de sa formation par son implication et sa ferveur. Mais sa carrière va prendre un tournant tragique en 1978 : au cours d’une mission aérienne de reconnaissance, son avion est abattu par un missile. Il est capturé par l’ennemi et emmené à Tindouf où il passera 25 ans ; ses compagnons et lui connaîtront la torture, l’humiliation et toutes sortes de traitements inhumains.
Le capitaine Najab est libéré le 1er septembre 2003. Aujourd’hui, il continue de travailler avec acharnement pour la réhabilitation et l’insertion sociale acceptable des ex-prisonniers de guerre rapatriés de Tindouf afin qu’ils retrouvent une vie normale. Il sait que la route est longue et difficile…