Droits de l’homme en Tunisie : la répression contre les journalistes inquiète l’ONU
Depuis que la Tunisie s’est volontairement alignée sur l’Algérie en échange de gaz, la démocratie a reculé de manière alarmante, mettant en péril les réussites du Printemps arabe. Cette situation a conduit le Bureau des droits de l’homme de l’ONU à condamner fermement la répression contre les journalistes dans le pays.
Tout comme l’Algérie, la Tunisie a adopté des législations qui considèrent le journalisme indépendant comme un acte criminel, réduisant ainsi au silence les critiques à l’encontre des autorités.
Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a exprimé sa préoccupation face à cette situation en déclarant : « il est préoccupant de constater que la Tunisie, un pays qui nourrissait autrefois tant d’espoir, a régressé et perdu les acquis des droits de l’homme de la dernière décennie. »
Selon lui, la répression qui avait auparavant ciblé des juges, des politiciens, des dirigeants syndicaux, des hommes d’affaires et des acteurs de la société civile, s’est maintenant étendue pour viser les journalistes indépendants, qui sont constamment harcelés et empêchés d’exercer leur travail. Le Haut-Commissaire a ainsi appelé la Tunisie à changer de cap.
Tout comme l’Algérie, la Tunisie a recours à la législation antiterroriste pour faire taire les voix indépendantes du journalisme.
Le Bureau des droits de l’homme des Nations Unies en Tunisie a documenté depuis juillet 2021, vingt-et-un cas de violations présumées des droits de l’homme contre des journalistes, dont des poursuites devant des tribunaux civils et militaires, selon Volker Türk.
Le silence imposé aux journalistes dans un effort coordonné sapent le rôle crucial et nécessaire des médias indépendants et ont un effet corrosif sur la société tout entière, a-t-il souligné.
En avril dernier, après une série d’arrestations arbitraires et de fausses accusations contre des journalistes francs-tireurs, l’Algérie a décidé d’institutionnaliser sa répression de la liberté d’expression en élaborant une loi qui transforme le silence des médias en une procédure légale.