La 34ème session ordinaire du Comité des représentants permanents de l’UA s’ouvre à Addis-Abeba
La 34ème session ordinaire du Comité des représentants permanents (COREP) de l’Union africaine (UA) s’est ouverte mardi à Addis-Abeba, avec la participation des représentants des 55 pays membres de cette institution panafricaine, dont le Maroc.
Le Maroc, qui a regagné en janvier dernier sa famille institutionnelle africaine, est représenté à ce conclave par une importante délégation conduite par M. Bouchaib Eloumni, représentant permanent adjoint du Royaume auprès de l’UA.
L’un des principaux sujets à considérer pour le 29è Sommet sera la réforme de l’Union africaine dont le suivi de la mise en œuvre, conformément aux décisions des Sommets de juillet 2016 et janvier 2017, a été « solidairement confié » aux présidents Paul Kagamé (Rwanda), Idriss Déby Itno (Tchad) et Alpha Condé (République de Guinée et président en exercice de l’UA), a indiqué le président de la Commission de l’UA, M. Moussa Faki Mahamat, à l’ouverture de cette 34ème session qui aura comme toile de fond les discussions autour d’un plan d’action pour mieux « tirer pleinement profit du dividende démographique de l’Afrique en investissant dans la jeunesse », thème de la 29ème Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement qui se tiendra les 3 et 4 juillet courant au siège de l’Union africaine (UA).
Les travaux du 29e Sommet de l’UA ont ainsi débuté avec la 34è session ordinaire du COREP, qui se poursuivra jusqu’à mercredi, préparatoire aux travaux de la 31è session ordinaire du conseil exécutif qui examinera les différentes questions stratégiques inscrites à l’ordre du jour des Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union, notamment les questions de paix et de sécurité en Afrique, en particulier les crises en Somalie, en Libye, au Soudan du Sud et au Burundi, ainsi que la réforme de l’organisation panafricaine pour la rendre plus efficace, outre l’élection aux deux postes de commissaires aux Affaires économiques et au Ressources humaines et l’adoption du budget de 2018 de l’UA.
Initié sous le même thème de la session de janvier dernier à savoir « Tirer pleinement profit du dividende démographique en investissant dans la jeunesse », ce sommet aura à examiner aussi une panoplie de questions brûlantes, en particulier la paix et la sécurité dans le continent.
La 29e session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine clôturera ensuite le Sommet, avec une déclaration finale des différents travaux.
Mais si les questions thématiques, comme l’émancipation des jeunes et leurs droits au travail et à la santé, la lutte contre le terrorisme, les crises qui secouent le continent auront la part belle lors des travaux du Sommet, il n’en reste pas moins aussi que la question du financement de l’UA demeure à l’ordre du jour.
Le président de la Commission de l’UA s’est dit « heureux de constater que certains de nos Etats membres ont déjà pris des mesures concrètes pour la mise en œuvre de la décision de prélèvement de 0,2% sur des importations des produits éligibles afin d’assurer de manière prévisible, durable et équitable le financement de notre organisation ».
Pour M. Mahamat, la mise en œuvre « intégrale » et « rapide » de cette décision constitue un « facteur de crédibilité et d’efficacité de l’action de l’Union africaine, y compris la mise en œuvre de l’Agenda 2063 et de son plan décennal ».
Et d’exhorter tous les Etats membres « qui ne l’ont pas encore fait à prendre les mesures nécessaires pour la mise en œuvre de cette décision ».
Sur la question des partenariats, M. Mahamat a estimé que « nous avons hâte de voir le COREP finaliser l’étude sur l’évaluation des partenariats stratégiques de l’UA et de la présenter aux organes délibérants. C’est un chantier où votre contribution est particulièrement attendu ».
Pour sa part, la guinéenne Mme Sidibe Fatoumata Kaba, représentant permanent auprès de la Commission de l’UA et de la CEA et présidente du COREP, a insisté à ce que ce comité « doit sortir de ses anciennes méthodes de travail et prendre toutes la mesure de ses responsabilités », soulignant l’importance d' »une collaboration harmonieuse de tous les instants entre cet organe et la Commission de l’UA qui donnera un élan et un souffle nouveau à la dynamique de relance de notre Union ».
Et de noter « l’urgence de la tenue de notre retraite après le Sommet dans la perspective d’améliorer notre action ».
Dans le cadre de la présente réunion, a-t-elle dit, la Commission et le COREP doivent s’employer à ne faire parvenir au Conseil exécutif que des projets de décisions porteurs d’impact et clairement formulés, sous formes de recommandations afin d’identifier les acteurs responsables et les délais de mise en œuvre. « C’est cela tout le sens des travaux préparatoires d’un Sommet », a-t-elle dit.
Revenant à la thématique du Sommet de juillet à Addis-Abeba, Mme Fatoumata a fait savoir que toutes les questions destinées à l’attention de la Conférence feront l’objet d’un examen approfondi par le Conseil exécutif dont le rapport prendra la forme de projets de décisions sur les sujets ayant trait aux dossiers stratégiques pour l’Afrique, notamment la question de la jeunesse, de la paix et de la sécurité.
Il est reconnu en Afrique et dans le monde que l’investissement dans les jeunes et leur autonomisation, afin qu’ils assument le rôle de leader par une participation active à la vie publique, peut contribuer positivement à la réalisation des résultats en matière de développement définis dans l’Agenda 2063 et l’Agenda 2030 des Objectifs de développement durable.
Les deux Agenda reconnaissent le rôle primordial de la jeunesse et mettent l’accent sur leur intégration, leur plus grande participation et sur le principe de ne laisser personne pour compte.
En conséquence, investir dans la jeunesse, particulièrement dans les jeunes femmes et les jeunes filles est non seulement une obligation juridique, mais aussi une priorité de développement pour assurer une croissance inclusive durable sur le continent.