35 065 Marocains en situation irrégulière au sein de l’UE en 2023
Selon le rapport annuel du Haut-Commissariat au Plan, sur les 35 065 Marocains sommés de quitter l’Union européenne en 2023, seuls 2 760 ont été effectivement renvoyés vers le Maroc, soit un taux d’exécution de 8 %. Ce chiffre met en lumière les obstacles logistiques et administratifs à une mise en œuvre efficace des retours.
Les données publiées par Eurostat révèlent qu’au troisième trimestre 2024, 7 995 ressortissants marocains ont reçu un ordre de quitter l’Union européenne (UE), représentant 7 % de l’ensemble des décisions émises. Cette proportion place le Maroc en deuxième position derrière l’Algérie. Ces injonctions concernent principalement des cas de séjour irrégulier ou de rejet de demande d’asile. En France, par exemple, le ministère de l’Intérieur a signalé une augmentation des mesures d’éloignement. À travers des initiatives comme les accords bilatéraux, la France a émis 30 800 ordres de quitter le territoire, reflétant une volonté accrue de contrôler les flux migratoires. Malgré ces injonctions, le taux de retours effectifs reste bas.
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L’Union européenne, par le biais de son Pacte européen sur la migration et l’asile, insiste sur l’importance d’améliorer la coopération avec les pays tiers pour garantir un taux d’exécution plus élevé des retours, notamment par des partenariats renforcés avec le Maroc. Les politiques d’éloignement varient considérablement d’un État membre à l’autre. L’Allemagne et l’Espagne, par exemple, appliquent des approches différentes pour gérer les flux migratoires. Alors que la France privilégie des mesures coercitives, d’autres États optent pour des mécanismes de retours volontaires assistés. Ces disparités entravent une gestion coordonnée au niveau européen, un constat également souligné dans les rapports du Parlement européen.
Le Maroc joue un rôle clé en tant que pays de transit et d’origine des migrants. En 2024, le Royaume a renforcé sa position en matière de gestion migratoire grâce à l’Observatoire africain des migrations, basé à Rabat, qui vise à centraliser et analyser les données migratoires sur le continent. Cette initiative, soutenue par l’Union africaine (UA) et mise en avant par Sa Majesté le Roi Mohammed VI lors du 35ᵉ Sommet de l’UA, représente une avancée significative pour promouvoir une approche africaine des migrations. De plus, le ministère des Affaires étrangères marocain a souligné, dans son rapport sur les relations avec l’UE, l’importance de programmes comme les retours volontaires assistés et la réintégration des migrants dans leur pays d’origine.
Les injonctions de quitter le territoire européen ne sont pas sans conséquences pour les migrants marocains. Le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) a récemment publié un rapport soulignant les challenges auxquels ces migrants font face : situations précaires en Europe, difficultés d’intégration au Maroc, et stigmatisation sociale. Le CNDH plaide pour une approche respectueuse des droits humains, en conformité avec les engagements internationaux du Maroc.