Le Maroc, une expérience reconnue pour faire de l’Afrique de l’Ouest un pôle de stabilité et de développement
Fort de la place de choix qu’il occupe dans l’architecture mondiale de paix et de sécurité et de ses avancées en matière de développement, le Maroc est bien positionné pour jouer pleinement son rôle, aux côtés de ses partenaires de la CEDEAO, pour faire de la stratégique région d’Afrique de l’Ouest un véritable pôle de stabilité et de développement dans le continent.
De l’avis des experts internationaux, la démarche marocaine d’intégrer l’espace de la CEDEAO se justifie par de nombreux facteurs dont une solide base économique, qui fait du Royaume un partenaire incontournable pour les pays de cette région de l’ouest du continent.
Les chiffres sont là pour témoigner de cette forte présence économique du Royaume. Depuis 2008, les exportations marocaines à destination de l’Afrique de l’Ouest ont triplé, passant de 3,2 milliards de dirhams à 10,2 milliards de dirhams en 2016.
Entre 2011 et 2015, les investissements directs marocains dans cette région ont quant à eux quintuplé, passant de 295 millions de dirhams à 1,6 milliard de dirhams.
Le Maroc adopte une approche pluridimensionnelle du développement Sud/Sud qui a été initié en Afrique de l’Ouest pour s’étendre par la suite en Afrique orientale, explique l’expert international Philip Hugon, soulignant que le Maroc est propulsé dans sa projection africaine par de nombreux avantages comparatifs dont une économie hautement compétitive.
Même son de cloche chez Mme Liesl Louw-Vaudran, analyste du prestigieux institut des études sécuritaires (ISS), basé dans la capitale sud-africaine Pretoria.
« Le Maroc a une grande contribution à apporter à la CEDEAO à la mesure du niveau de développement atteint par le pays et l’importance des relations qu’il entretient avec de nombreux partenaires dont l’Union européenne », indique-t-elle.
L’adhésion du Maroc à la CEDEAO devra favoriser l’émergence d’une région économique qui sera de loin la plus puissante en Afrique, ajoute cette grande spécialiste des questions africaines.
D’après l’analyste, le Royaume se déploie comme une voix de développement et de stabilité dans le continent.
Sur ce registre précis de stabilité et de lutte contre l’extrémisme, le Maroc s’impose, aux yeux des analystes, comme acteur dont l’apport est vivement sollicité aussi bien dans le voisinage africain que sur le plan international.
Le Maroc a pu réaliser des acquis importants dans ce domaine à la faveur de ses efforts inlassables pour barrer la route aux idées extrémistes, indique Mme Louw-Vaudran.
La pertinence de la stratégie mise en œuvre par le Maroc à cet égard est largement saluée, car étalant un soft power qui ne cesse de gagner en force par sa pondération et sa modération sans oublier l’élément essentiel que représente le développement économique et humain pour prémunir les jeunes et autres populations vulnérables contre l’obscurantisme.
La dynamique de co-développement initiée par le Maroc en Afrique donne toute son importance à la stratégie marocaine de lutte contre l’extrémisme, l’approche exclusivement sécuritaire ayant prouvé ses limites, estiment les analystes.
« Dans une région comme l’Afrique de l’Ouest, qui se trouve dans la ligne de mire des groupes extrémistes, l’apport du Maroc est le bienvenu », estime Naeem Jeenah, directeur de l’Afro-Mideast Centre, un think-tank basé dans le centre financier sud-africain de Johannesburg.
Mme Louw-Vaudran s’accorde que la menace des groupes extrémistes demeure grave en Afrique de l’Ouest. Les pays de la région comme le Mali, le Niger le Tchad ont besoin du soutien d’un pays comme le Maroc, indique-t-elle.
L’expérience du Maroc dans la propagation de l’Islam du juste milieu s’avère un atout de taille, ajoute-t-elle, soulignant que les étroites relations culturelles et cultuelles que le Royaume entretient depuis des siècles avec la région plaident en faveur de ce rôle clef du Maroc.
Les spécialistes des questions africaines ne manquent pas de souligner l’apport non moins important du Maroc à d’autres domaines intrinsèquement liés à la sécurité en Afrique de l’Ouest, à savoir les opérations de maintien de la paix.
Le rôle du Maroc au sein de la CEDEAO s’étendra tout naturellement aux opérations de maintien de la paix dans la région, observe Mme Louw-Vaudran.
L’adhésion du Maroc à la CEDEAO facilitera ces opérations au sein des pays de la région, indique-t-elle, soulignant qu’avec la présence du Maroc, la CEDEAO n’aura plus besoin de solliciter l’aide extérieure pour contenir les conflits.
Le Maroc apporte déjà une importante contribution aux opérations de maintien de la paix dans biens de régions du continent, rappelle l’experte, soulignant que la région de l’Afrique de l’Ouest a tout à gagner de la présence au sein de son organisation régionale du Maroc, un pays bien équipé pour aider la CEDEAO à relever les défis compliqués des temps modernes.
Avec son expertise indéniable dans le domaine de lutte contre le radicalisme, la coopération qu’entretient déjà le Maroc avec les pays de la CEDEAO dans le cadre du G5 Sahel devra se déployer davantage à la faveur de l’adhésion du Royaume à ce groupement, estime Mme Louw-Vaudran.