La France se dirige vers l’interdiction rapide de la pêche électrique
Bien que peu usitée en France, la pratique de la pêche électrique, particulièrement dévastatrice pour la faune et les fonds marins, sera interdite par les autorités françaises dès la publication du règlement européen y afférent, avant la date limite de 2021, a indiqué le ministère français de l’Agriculture.
Les négociateurs du Parlement européen et des Etats membres s’étaient entendus, mercredi, pour interdire la pêche électrique à partir de l’été 2021, tout en laissant la possibilité aux Etats membres de l’interdire dès à présent, sans attendre cette date, dans leurs eaux territoriales.
C’est le cas de la France qui, partant de la possibilité qui lui est laissée par le nouveau texte d’interdire immédiatement la pêche électrique dans les eaux sous sa souveraineté, «lancera la procédure dès la publication du règlement européen», a indiqué un porte-parole du ministère de l’agriculture.
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La pêche électrique, qui consiste à envoyer depuis un chalut des impulsions électriques dans le sédiment pour y capturer des poissons vivant au fond des mers, est interdite en Europe depuis 1998, mais la Commission européenne permettait sa pratique depuis 2006 dans le cadre d’un régime dérogatoire exceptionnel.
«L’accord trouvé met fin à cette situation et prévoit l’interdiction de l’utilisation de cette technique au 1er juillet 2021, délai nécessaire pour assurer la reconversion des navires concernés. Durant cette période, aucune nouvelle licence ne pourra être accordée», a précisé le ministère français de l’agriculture.
L’interdiction de la pêche électrique «dans les 12 milles (au large des côtes, soit 22,2 km) était de longue date une demande et une volonté de la France», a-t-il souligné.
Pour devenir contraignant pour tous les Etats membres, particulièrement les Pays-Bas qui sont les principaux partisans de la pêche électrique en Europe, le texte négocié doit encore être validé par le Parlement européen réuni en séance plénière et par le Conseil.