Le Pakistan honore le Saoudien MBS de sa plus haute décoration civile
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, en visite au Pakistan, devait recevoir lundi la plus haute décoration civile du pays avant de poursuivre sa tournée asiatique vers l’Inde et la Chine.
Le prince, dont l’image internationale a été fortement ternie par le scandale provoqué par l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi en octobre dans l’enceinte du consulat saoudien à Istanbul, devait recevoir lundi des mains du président pakistanais Arif Alvi le Nishan-e-Pakistan (Ordre du Pakistan), a indiqué le ministère des Affaires étrangères.
Le prince, surnommé « MBS », avait été accueilli dimanche soir par avec les honneurs à sa descente d’avion à Islamabad par le Premier ministre Imran Khan.
Les deux hommes avaient ensuite assisté à la signature de plusieurs protocoles d’accord entre leurs deux pays dans différents secteurs dont la pétrochimie, les minéraux et l’agriculture, d’une valeur totale estimée à 20 milliards de dollars, selon le prince héritier. Le Pakistan fait face à une grave crise de sa balance des paiements et compte beaucoup sur son vieil allié saoudien pour l’aider à sortir de l’ornière.
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Cette visite intervient dans un contexte régional très tendu, marqué par des frictions avec l’Inde et l’Iran voisins, qui accusent tous deux le Pakistan de soutien à des groupes insurgés impliqués dans de sanglants attentats-suicides commis la semaine dernière sur leurs territoires. Islamabad a rejeté dimanche les « affirmations absurdes » de New Delhi, réaffirmant vouloir « une normalisation de ses relations avec l’Inde ».
MBS doit s’envoler plus tard dans la journée pour l’Inde, où il rencontrera le Premier ministre Narendra Modi, et est attendu en Chine jeudi et vendredi.
Pour les analystes, la tournée asiatique du prince, sa plus importante sortie sur la scène internationale depuis sa participation au sommet du G20 en Argentine en décembre, vise à assurer à l’Arabie une bonne position sur un marché régional en pleine croissance, ainsi qu’à démontrer à l’Occident qu’il a encore des alliés en dépit de l’affaire Kashoggi.
MD avec l’AFP