Amnesty international souligne les évolutions positives des droits des femmes au Maroc
L’ONG de défense des droits de l’Homme Amnesty international (AI) a fait état de progrès et d’évolutions positives sur les plans législatif et institutionnel en matière de droits des femmes et de lutte contre la violence à leur égard au Maroc, dans son rapport de l’année 2018.
Ce document, qui expose la situation des droits humains dans 19 États de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) durant l’année 2018, met en avant les avancées réalisées au Maroc en matière de droits des femmes à travers la mise en place de lois visant à combattre les violences à leur égard.
S’exprimant à cette occasion, le directeur général d’AI, section Maroc, Salah Abdellaoui, qui présentait mardi à Rabat ce rapport, a souligné qu’une loi visant à lutter contre les violences faites aux femmes, entrée en vigueur en septembre, introduit de nouvelles infractions et alourdit les peines existantes dans les cas de violences conjugales ou familiales.
Ce texte, a-t-il poursuivi, propose de nouvelles mesures pour protéger les victimes de violence pendant la procédure judiciaire et établit de nouveaux organes chargés de coordonner et de compléter les efforts des autorités judiciaires et gouvernementales afin de combattre la violence contre les femmes.
S’agissant des autres pays de la région, le rapport relève que l’Arabie Saoudite a quant à elle levé l’interdiction de conduire imposée aux femmes, précisant que cette mesure a mis en relief le courage des militantes des droits des femmes qui pendant, des dizaines d’années, ont attiré l’attention des médias sur cette interdiction.
Le gouvernement a également annoncé que les femmes n’avaient plus besoin de l’autorisation d’un tuteur de sexe masculin pour créer leur entreprise, note la même source, qui cite aussi la Jordanie et le Qatar qui ont eux aussi adopté des mesures permettant aux enfants de leurs ressortissantes mariées à un étranger d’obtenir un permis de résidence permanente, sans pour autant leur donner la possibilité d’acquérir la nationalité de leur mère.
Concernant les travailleuses et travailleurs migrants ou domestiques, M. Abdellaoui a souligné que des progrès ont été accomplis en la matière sur le plan législatif notamment au Maroc, en Arabie Saoudite, au Bahreïn, en Jordanie, au Koweït, au Liban et à Oman, notant que cette catégorie était victime d’exploitation et d’atteinte aux droits humains, en grande partie à cause du système de parrainage qui restreignait leur capacité à échapper à de mauvaises conditions de travail.
« Au Maroc, une nouvelle loi sur les travailleuses et travailleurs domestiques est entrée en vigueur. Ce texte leur donnait droit à des contrats écrits, un nombre maximum d’heures travaillées, des jours de repos, des congés rémunérés et un salaire minimum », a relevé le responsable, en citant le rapport.
En ce qui concerne les conflits armés, Amnesty international a appelé tous les États à suspendre la vente et les transferts d’armes à toutes les parties au conflit au Yémen d’une part, et à Israël, d’autre part, tant qu’il subsistera un risque non négligeable que ce matériel serve à commettre ou à faciliter de graves violations du droit international humanitaire et relatif aux droits humains.
Elle a également demandé à tous les États d’accroître leur soutien aux mécanismes internationaux chargés de rendre justice aux victimes, tels que les enquêtes des Nations Unies sur les homicides commis dans la bande de Gaza et sur les violations perpétrées au Yémen et en Syrie.