France : le ministre de la transition écologique appelle à laisser s’exprimer « la voix du climat »
Le ministre français de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy, appelé les signataires de la pétition « l’affaire du siècle », soutenant une action en justice contre l’Etat pour « inaction climatique », à laisser s’exprimer « la voix du climat ».
« Nous avons proposé cet échange parce que nous avons pensé qu’il était utile d’avoir un échange avec les citoyens qui se mobilisent sur le climat », a déclaré François de Rugy en recevant, mercredi soir, 175 signataires de cette pétition.
« Il est important que la voix du climat puisse s’exprimer », a-t-il indiqué, appelant ses interlocuteurs à faire valoir leurs opinions, analyses, mais aussi leurs propositions.
Début février, M. de Rugy avait lancé un appel sur Facebook aux plus de 2,1 millions de pétitionnaires pour venir dialoguer avec lui, précisant que les 100 premiers à répondre seraient reçus au ministère.
Les participants ont évoqué avec le ministre plusieurs questions qu’ils estiment prioritaires pour la lutte contre le changement climatiques dont les transports, la rénovation énergétique des bâtiments, la réduction des gaz à effet de serre.
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Depuis le lancement de l’opération « L’affaire du siècle », un bras de fer oppose est engagé entre les deux parties qui se préparent à s’affronter devant les tribunaux à partir du 14 mars prochain.
Les quatre ONG à l’origine de la pétition (Fondation Nicolas Hulot, Greenpeace France, Notre Affaire à Tous et Oxfam France) avaient adressé en décembre une requête préalable au gouvernement, accusant l’État de « carence fautive » par son « action défaillante » pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Répondant à cette requête, l’exécutif français avait rejeté une telle accusation en soulignant la mobilisation des autorités publiques en matière de préservation du climat.
«La France s’est mobilisée pour répondre à l’urgence climatique» et «nous nous donnons les moyens» d’atteindre l’objectif de neutralité carbone d’ici 2050, avait écrit le ministre de la Transition écologique dans une lettre accompagnée d’un mémo de dix pages détaillant les actions de la France.
Ce mémo brosse un tableau des mesures prises par l’État pour faire face au changement climatique dans divers domaines, de la production énergétique aux transports, en passant par l’agriculture ou l’isolation des bâtiments.
M. de Rugy avait observé, cependant, que les moyens à mettre en œuvre «sont loin de susciter une adhésion évidente et systématique de la part des citoyens», en insistant sur la nécessité de «mener une bataille de conviction sans précédent» pour ces changements qui «bousculent nos modes de vie».