Les consultations pour la formation du gouvernement tracent les contours de la future coalition gouvernementale
Les premières consultations menées au cours des deux derniers jours par le Chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, avec les leaders de nombre de partis politiques, tracent les contours de la future coalition gouvernementale et augurent de la formation du nouveau gouvernement dans les délais impartis.
Ces pourparlers tenus au siège central du Parti de la Justice et du Développement (PJD), arrivé en tête des législatives du 7 octobre, ont concerné le Mouvement populaire (MP) et le Parti du Progrès et du Socialisme (PPS), deux composantes de la majorité gouvernementale sortante, en plus du Parti de l’Istiqlal (PI), qui a quitté le gouvernement Benkirane en 2013 pour se positionner dans l’opposition, ainsi que l’Union socialiste des Forces populaires (USFP) qui était dans l’opposition durant le mandat du gouvernement sortant.
Ces consultations devraient se poursuivre ce mercredi avec une rencontre avec la direction de l’Union constitutionnelle (UC) qui sera suivie d’une autre avec la direction du Rassemblement national des Indépendants (RNI) qui a convoqué dans les prochains jours un Congrès extraordinaire appelé à élire un nouveau président du parti qui succèdera au dirigeant démissionnaire Salaheddine Mezouar.
De l’avis de plusieurs observateurs, ces consultations ont réalisé une percée remarquable en s’ouvrant sur le PI et l’USFP en vue de les rallier à la prochaine coalition gouvernementale et, partant, garantir la participation de la « Koutla démocratique », avec ses trois composantes à cette coalition.
M. Benkirane avait entamé ses réunions avec le secrétaire général du MP, Mohand Laenser, qui a déclaré à la presse que ces consultations ont « globalement porté sur l’évaluation de cette étape et la participation du MP dans un second mandat gouvernemental, comme elles ont servi à exposer les attentes du Parti et de ses militants au Chef du gouvernement nommé ».
« La décision de la participation ou non du MP au gouvernement revient aux instances du parti et à son Conseil national, qui se réunira prochainement », a-t-il noté.
Pour sa part, le secrétaire général du PPS, Nabil Benabdellah, a déclaré que sa réunion avec la direction du PJD a été l’occasion « d’échanger les vues et les différentes approches possibles en ce qui concerne la prochaine expérience gouvernementale que nous considérons avec un esprit positif ».
M. Benabdellah a ajouté que la décision finale quant à la participation du PPS au gouvernement sera actée par les structures décisionnelles du parti.
Et le secrétaire général du PI, Hamid Chabat, ne devait pas, non plus, déroger à cette tendance, puisqu’il a souligné, dans une déclaration au terme d’une réunion avec M. Benkirane, que les consultations ont été l’occasion de discuter de « plusieurs questions qui intéressent le peuple marocain et la stabilité du pays qui nous interpelle tous », notant que les entretiens « n’ont pas abordé les portefeuilles, mais plutôt l’avenir du Maroc après les élections du 7 octobre ».
Le dirigeant istiqlalien a appelé à « accélérer la formation du nouveau gouvernement et (la composition des structures) de la Chambre des représentants (…) au vu des questions importantes qui attendent le prochain gouvernement », assurant que cette première rencontre sera suivie par d’autres en vue de « dessiner les contours du futur gouvernement que nous souhaitons homogène et uni autour d’un programme répondant à l’ensemble des préoccupations du peuple marocain ».
Quant au Premier secrétaire de l’USFP, Driss Lachgar, il a annoncé que son parti oeuvrera à faciliter la mission du Chef du gouvernement à parachever la formation du nouveau gouvernement », soulignant que la Parti de la Rose « attend la proposition du chef du gouvernement une fois les consultations achevées pour que la vision soit éclaircie ».
Commentant le déroulement de ce premier round de consultations, M. Benkirane a fait état d’ »une tendance à former le gouvernement dans une logique s’inscrivant en total respect de la volonté populaire et des règles démocratiques », soulignant qu’il n’y a « plus lieu de chantage dans ce gouvernement ».