Maria Lakhdar, des Etats-Unis au Maroc, le parcours d’une femme qui s’est distinguée au sein de la DGSN
Du pays de l’Oncle Sam où elle a fait ses études supérieures, la passion que Maria Lakhdar vouait dès sa tendre enfance au monde de la police l’a ramenée à son pays natal, le Maroc, où elle a gravi les échelons de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) jusqu’à devenir aujourd’hui chef du pôle de la coopération internationale.
Après avoir fait ses études scolaires à l’école américaine de Rabat, Maria est partie poursuivre sa formation aux Etats-Unis, précisément à l’Université Lynn, située à Boca Raton en Floride. Ce brillant parcours académique sera couronné par un Master et un Doctorat en analyse et résolution des conflits, délivrés par l’Université Nova Southeastern en Floride.
De retour à la mère-patrie, la jeune femme a été affectée en 2009 à la DGSN comme présidente du Bureau central national de l’Organisation internationale de police criminelle (Interpol), avant de rejoindre, en 2015, le cabinet du directeur général de la DGSN. Une année après, un pôle dédié à la coopération internationale a été créé, et Maria Lakhdar en a pris les commandes. Avec sa voix douce et son sourire serein, Maria raconte à la MAP ses débuts dans le corps de la police. Tout a commencé par un rêve de jeune fille qui vouait un culte aux polars de Nancy Drew et d’Agatha Christie, à travers lesquels elle découvrait un univers des plus fascinants. « Cette fascination pour le métier de policier, je l’ai gardée intacte tout au long de ma scolarité. En fin de compte, pour tous les pays du monde, la sécurité demeure la priorité des priorités ».
Décidée à concrétiser son rêve, la jeune femme a pris son courage à deux mains en choisissant d’embrasser le métier de policière, bravant ainsi les tabous et les clichés sociaux qui confinent les femmes à des rôles et des activités bien déterminés. Maria n’avait qu’une idée en tête: exercer cette profession qui l’avait tant séduite et pour laquelle elle se sentait une véritable vocation. D’ailleurs, elle a toujours cru, dur comme fer, qu’il suffisait d’avoir de l’amour et de la passion pour un travail pour s’y distinguer. Durant toutes ces années passées à la DGSN, Maria affirme n’avoir jamais eu le sentiment que son statut de femme impactait, d’une façon ou d’une autre, son travail; bien au contraire, elle se sent membre de cette grande famille qu’est la Sûreté nationale. Toute famille a d’ailleurs besoin de la contribution de l’ensemble de ses membres, femmes et hommes, soutient-elle, ajoutant que pour ses supérieurs, ce sont le mérite, le sérieux et la compétence qui comptent, pas le genre.
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Par ce parcours distingué, Maria prouve que la femme peut, par la force de son caractère, son intelligence et son instruction, percer dans un domaine où les hommes ont longtemps eu le monopole. Parmi ses collègues hommes, elle inspire du respect et de l’admiration pour ses hautes qualités morales, son professionnalisme et sa vaste culture. Ayant fait toute sa formation en anglais, Maria ne pouvait parler ni arabe ni français à son retour au Maroc. Pourtant, le courant passe à merveille entre elle et ses collègues, et sa maîtrise parfaite de la langue de Shakespeare, au lieu d’être un handicap, a apporté une plus-value aux différents services où elle a officié.
A la DGSN, la présence féminine n’a épargné aucun service, se félicite-t-elle, notant que les femmes sont partout: dans les troupes de cavaliers, dans les unités cynotechniques, les unités chargées de la lutte contre la drogue, etc.
Concernant ses efforts pour développer la coopération internationale dans le domaine sécuritaire, Maria Lakhdar, qui dit croire au travail collectif, se dit chanceuse de chapeauter « une équipe formidable » composée de femmes et d’hommes, ajoutant que les officiers de liaison sous sa direction travaillent d’arrache-pied pour accomplir dûment les missions qui leur sont assignées et font preuve de célérité dans le traitement des requêtes reçues, tout en maintenant une communication permanente avec les partenaires internationaux.
Pour Maria, mariée et mère d’un garçon de deux ans, le plus grand défi qu’elle a à relever consiste à concilier responsabilité professionnelle et devoirs familiaux. Mais, le fait que son mari appartient à une famille dont plusieurs membres ont fait carrière dans les cycles de la police joue en sa faveur, dit-elle.
Le message de Maria Lakhdar aux femmes du monde, à l’occasion de leur fête annuelle, est le suivant: « Foncez, ayez confiance en vous, ne lâchez pas vos rêves et ils deviendront une réalité ! »