La CGEM fait de la question d’adaptation de l’agriculture africaine au changement climatique un axe majeur de son « Business Dialogue »
La Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM) fait de l’adaptation de l’agriculture africaine au changement climatique un axe majeur de son cycle de rencontres « Climate Finance Business Dialogue », tenant en compte une conjonction de facteurs structurels qui pose de nouveaux défis pour la sécurité alimentaire à l’échelle du continent.
Aussi la croissance démographique soutenue, les conséquences du changement climatique, la rareté croissante et la dégradation des ressources en terres et en eau, associées à l’aggravation de la pauvreté, font-ils de la question alimentaire un facteur central de la stabilité sociale et politique au niveau du continent, lit-on dans un document distribué en marge de la troisième session organisée, récemment à Nairobi, par la CGEM dans le cadre son « Climate Finance Business Dialogue ».
Si l’on y ajoute les conséquences des conflits transfrontaliers liés aux ressources en eau et les défis liés aux mouvements migratoires, ces risques ne pourront que s’accentuer avec les effets du changement climatique, relève-t-on.
De l’avis de la CGEM, l’effort d’adaptation de l’agriculture au changement climatique s’avère ainsi une nécessité collective non seulement au niveau de l’Afrique mais aussi à l’échelle de la planète entière, en vue de contribuer à la stabilité sociale et politique, en ce sens que cette adaptation est susceptible de limiter les conséquences des changements climatiques inévitables, en particulier sur les populations rurales les plus vulnérables.
La mise en place de politiques d’adaptation devient ainsi un impératif pour l’ensemble de la communauté internationale dans la mesure où les coûts des impacts des changements climatiques seront toujours supérieurs sans la mise en place de mesures d’adaptation.
Dans ce contexte, et partant de sa conviction du rôle important que joue et doit jouer le secteur privé dans la contribution aux efforts d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques, la CGEM a fait de l’Adaptation de l’Agriculture en Afrique un axe majeur de son « Climate Finance Business Dialogue », initié dans le cadre de son programme d’activités de la 22è conférence de l’ONU sur le climat (COP22), prévue du 7 au 18 novembre prochain à Marrakech.
Alors que les deux premières rencontres organisées par la CGEM, en juin à Londres et en juillet à Tanger, ont été axées respectivement sur « Finance climate » et l’eau, cette troisième session de Nairobi a placé cette question centrale de l’adaptation de l’agriculture africaine au centre du débat, permettant aux participants, dont des représentants de la Banque africaine de développement (BAD) et des secteurs privé et public venus de différents pays de la région de l’Afrique de l’Est, notamment du Kenya, du Rwanda, de l’Ouganda, de la Tanzanie et du Soudan, de débattre notamment des mesures d’adaptation prioritaires pour le secteur agricole africain.
A travers cette initiative d’organiser cette rencontre à Nairobi qui a été saluée par les participants, la CGEM ambitionnait d’élaborer des recommandations « concrètes » qui seront soumises aux négociateurs lors de la COP22 en tant que contribution du secteur privé.
Elle visait également à favoriser l’échange sur les préoccupations des investisseurs et des professionnels africains du secteur agricole et enrichir le débat sur cette question cruciale de l’adaptation de l’agriculture africaine au changement climatique.
Les participants ont également discuté du besoin du secteur agricole africain en termes d’appui technique et financier et du rôle du secteur privé dans le développement de solutions innovantes ainsi que du rôle de la recherche et du savoir-faire local (capital immatériel).
Lors de cette rencontre, le président du conseil général du développement agricole, Mohamed Ait Kadi a présenté un exposé sur les principaux axes et les objectifs de l’Initiative marocaine « Triple A ».
De son côté, le vice-président de la CGEM Faïçal Mekouar a expliqué que cette initiative ambitionne notamment de renforcer la place de l’agriculture dans l’agenda des négociations et de promouvoir, favoriser et faire financer des solutions innovantes pour une agriculture moins consommatrice de ressources et adaptée à son climat.
Organisée en partenariat avec le ministère marocain de l’Agriculture, la BAD, l’Office Chérifien des Phosphates (OCP), le Crédit Agricole du Maroc ainsi que la KEPSA – l’alliance patronale kényane-, cette rencontre a connu la participation des représentants de l’OCP, du Crédit agricole du Maroc, de la Société Nationale du Transport et de la Logistique (SNTL), de la société COSUMAR et d’autres opérateurs privés.