L’UE met en garde contre le « coût politique et économique » du report du Brexit
Le négociateur en chef de l’Union européenne (UE) pour le Brexit, Michel Barnier, a mis en garde, mardi, contre le « coût politique et économique » que pourrait engendrer un report de la date du départ du Royaume-Uni du bloc continental.
« Une extension, c’est une prolongation de l’incertitude, elle a un coût politique et économique », a prévenu M. Barnier à l’occasion d’une réunion à Bruxelles des représentants des 27 pays devant rester dans l’UE après la sortie des Britanniques, prévue officiellement le 29 mars.
Cette réunion intervient alors que la Première ministre britannique Theresa May devrait adresser d’ici mercredi une lettre à l’UE pour demander un report du Brexit au-delà de la date prévue du 29 mars, selon son porte-parole.
Pour M.Barnier, c’est la raison de l’extension qui « conditionnera la durée » du report que pourraient accepter les leaders des Vingt-sept, qui devront se prononcer à l’unanimité.
Il a insisté que pour sortir de l’impasse actuelle, il faut « des choix et des décisions » de la part de Londres car les dirigeants des 27 « auront besoin d’un plan concret du Royaume-Uni pour prendre une décision en connaissance de cause » sur un report du Brexit.
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Le négociateur de l’UE pose à ce niveau « deux questions-clés » : « Est-ce qu’une extension accroit les chances d’une ratification de l’accord de retrait? Est-ce le Royaume-Uni demande une extension parce qu’il veut un peu plus de temps pour retravailler la déclaration politique? ».
Tout en réaffirmant la position de Bruxelles rejetant toute renégociation de l’accord déjà négocié avec Londres, il souligné que « du côté de l’UE, nous sommes préparés à un +no deal+ », c’est-à-dire un divorce de l’UE sans accord entre les deux parties.
Après avoir essuyé deux défaites écrasantes au parlement britannique, la Première ministre Theresa May mène actuellement une nouvelle tentative pour convaincre les députés d’approuver son accord sur le Brexit.
Le Traité de retrait, conclu le 25 novembre dernier, a été recalé le 15 janvier, par 432 voix contre 202, puis le 12 mars, par 391 voix contre 242. S’il est adopté cette fois, Mme May demandera aux dirigeants européens un court report du Brexit, jusqu’au 30 juin. S’il est rejeté à nouveau, alors le report devra aller au-delà du 30 juin et impliquera que le pays organise des élections européennes en mai.
Le président de la Chambre des Communes, John Bercow, a indiqué lundi que le gouvernement britannique ne pourra pas soumettre l’accord sur le Brexit au vote une troisième fois, sans y apporter des changements.