Elucubrations et parti-pris du « Parisien » sur la sécurité antiterroriste au Maroc
Hassan Alaoui
A en croire le quotidien français « Le Parisien », le Maroc serait une destination touristique « dangereuse ». Dans l’une de ses livraisons récentes, il reprend à son compte une « mise à jour de conseils du ministère britannique des Affaires étrangères » appelant ses citoyens à être prudents en se rendant au Maroc.
Sauf que le ton, et la méthode d’informer et surtout de commenter la « mise à jour » du Foreign Office britannique laisse pantois, et nous interpelle. Le quotidien parisien qui appartient à la famille LVMH ( Louis Vitton) semble appuyer son commentaire sur tout ce qui pourrait constituer un élément inquiétant au Maroc, décrit comme un pays menacé et ravagé par le terrorisme.
Il parle de « menace accrue », de la « présence de Daech, de ses sympathisants ou d’autres extrémistes ». Pis : le journal semble « faire son beurre » comme on dit dans notre métier avec cette propension délibérée – accrocheuse – de donner une image caricaturale du Maroc où « les groupes sont régulièrement démantelés » et où « il est très probable que les terroristes tentent de mener des attaques ». C’est à croire que le Maroc où près de 1 million de Français se rendent où s’établissent était un pays ravagé par les violences…
Ce journalisme à la petite semaine participe d’une désinformation et d’une absence totale de professionnalisme. Le souci du sensationnalisme est d’autant plus manifeste que le cher confrère « Le Parisien », fondé pourtant en 1944 sous l’égide du courant de la Libération en France, se fait l’avocat d’une obsession : vendre du papier sans scrupules, nourrir l’inquiétude…
On se pose pourtant la question si, au lieu de vendre l’inquiétude et l’angoisse en se livrant à des commentaires approximatifs sur le Maroc, « Le Parisien » ne devrait-il pas prêter attention à ce qui se passe en France avec les « gilets jaunes », se pencher sur le cas très inquiétant de ces « black-Blocs » qui, ressurgissant de nouveau, alliés de ces derniers semblent donner du fil à retordre aux autorités et inquiètent sérieusement la population de Paris et d’ailleurs. Et qui veulent en découdre violemment avec l’ordre. Le journal parisien oublie qu’il faut plutôt regarder de ce coté de l’Hexagone, de la capitale mise à feu et à sang, engorgée par l’armée et ses tanks que de celui du Maroc qui vit paisiblement…
Les violences et les menaces terroristes existent à présent et se déclarent à Paris plus qu’au Maroc où la sécurité prévaut, a telle enseigne que même le Quai d’Orsay assure dans ses notes régulières aux ressortissants que s’il est un pays touristique sûr de nos jours, c’est bel et bien le Maroc.