Le Conseil national de l’inclusion financière tient sa réunion constitutive à Rabat
Le Conseil national de l’inclusion financière a tenu, lundi à Rabat, sa réunion constitutive consacrée notamment à la présentation et à la validation des grandes orientations de la nouvelle stratégie du Maroc dans le domaine de l’inclusion financière.
Lors de cette réunion, présidée par le ministre de l’Economie et des finances, Mohamed Benchaaboun, le Conseil a entériné le schéma de gouvernance de la stratégie nationale d’inclusion financière et confié la présidence de son comité stratégique au Wali de Bank Al-Maghrib.
Il a également approuvé l’organisation d’une Journée de présentation et de sensibilisation de l’ensemble des parties prenantes aussi bien du secteur public que privé ainsi que des partenaires internationaux à l’importance de cette stratégie nationale et aux attentes du gouvernement dans ce domaine.
A cette occasion, le Conseil a examiné les principaux leviers de la stratégie nationale d’inclusion financière, insistant sur l’impératif d’accélérer le développement de modèles alternatifs adaptés aux spécificités des populations dont le niveau d’intégration au sein du système financier reste faible, à savoir les femmes, les jeunes, le monde rural et les très petites entreprises.
Le Conseil a également mis l’accent sur la nécessité de renforcer le rôle du « modèle classique » dans la promotion de l’inclusion financière ainsi que des outils permettant de mieux appréhender le risque des populations ciblées, outre la création des conditions d’un plus grand usage des produits financiers.
Ouvrant les travaux de cette réunion, M. Benchaaboun a indiqué que la stratégie nationale d’inclusion financière vise à définir une vision commune et des orientations nationales en vue de réduire les disparités qui persistent en termes d’accès et de pénétration des services financiers, dans l’objectif de faire de l’inclusion financière un réel vecteur de développement socio-économique.
« Le but de cette stratégie est l’intégration du plus grand nombre de citoyens et de TPE au sein du système financier formel, plus précisément les catégories qui jusqu’à présent ne sont pas très concernées par tout l’effort qui a été accompli par le Maroc ces dernières années dans le domaine de l’inclusion financière, principalement les jeunes, les femmes, les populations en milieu rural et les très petites entreprises », a-t-il affirmé.
Le ministre a noté que ces quatre catégories ont besoin d’une nouvelle approche et de méthodes alternatives afin de faciliter leur inclusion dans le monde financier afin qu’elles puissent accéder aux services bancaires, aux crédits, à l’épargne mais également aux produits d’assurances et micro-assurances, relevant que pour ce faire, le plan d’action national s’appuie sur une utilisation plus intense des nouvelles technologies d’information, et notamment du téléphone mobile comme moyen pour effectuer des transactions financières.
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Pour réussir ce chantier, la stratégie nationale prévoit également des actions à entreprendre en direction d’un certain nombre de services et de structures, en particulier en ce qui concerne les associations de micro-finances, a-t-il ajouté.
De son côté, le Wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, a indiqué que la stratégie nationale d’inclusion financière a été développée à l’initiative conjointe du ministère de l’Economie et des finances et de Bank Al-Maghrib dans le cadre d’une approche participative, notant que l’inclusion financière est un élément fondamental pour le développement économique et social.
« Le lancement de la stratégie nationale de l’inclusion financière est une manière de contribuer à l’inclusion économique des populations et des petits opérateurs économiques de notre pays, car l’inclusion financière est intimement liée à l’inclusion économique et sociale », a-t-il insisté.
M. Jouahri a en outre ajouté que le comité stratégique en charge de la gouvernance de cette stratégie est la cheville ouvrière pour la mise en oeuvre au quotidien du plan d’action national en la matière, précisant que le comité a pour mission notamment d’orienter et de prioriser certaines actions.
« L’accent sera mis sur le genre, les jeunes, le rural, là où le Maroc enregistre des déficiences », a-t-il expliqué, relevant à ce propos que le mobile banking est un élément essentiel pour appuyer la mise en oeuvre de cette stratégie, de même que la convergence du plan de l’éducation financière avec les objectifs de la stratégie nationale d’inclusion financière.
De son côté, le ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Aziz Akhannouch, a affirmé que le monde rural est quasiment absent du système financier et qu’il n’est pas bien desservi sur la question des services financiers, formant le voeu de proposer, dans le cadre de cette stratégie, aux entreprises agricoles, des fonds de garantie, des offres et des produits financiers et d’assurances adaptés ainsi qu’un accompagnement plus adéquat.
Le ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur, Noureddine Boutayeb, a indiqué pour sa part que la stratégie nationale d’inclusion financière tombe à point nommé et coïncide avec la mise en place prochaine du registre social unifié pour permettre un ciblage plus précis des populations devant bénéficier des programmes sociaux, notant que l’utilisation du mobile banking dans ce cadre permettra de mieux servir ces populations.
Ont notamment pris part à cette réunion le Secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie numérique, chargé de l’investissement, Othman El Firdaous, des représentants de la CGEM, de l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale, de l’Autorité marocaine du marché des capitaux, du Groupement professionnel marocain des banques du Maroc, de la Fédération nationale des associations de microcrédit, de la Fédération marocaine des sociétés d’assurance et de réassurance, et de l’Association professionnelle des établissements de paiement.