M. Meriem Bensalah-Chaqroun : Les entreprises appelées à saisir les opportunités d’investissement qu’offre l’économie verte
Les entreprises marocaines sont appelées à saisir les nouvelles opportunités d’investissements qu’offre l’économie verte, a affirmé, lundi à Casablanca, Meriem Bensalah-Chaqroun, présidente de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM).
Intervenant lors d’une conférence dédiée au lancement par la CGEM de « l’Initiative Entreprises Climat Maroc », la présidente du patronat a fait valoir que « les énergies renouvelables, les technologies de gestion de l’eau, les nouvelles méthodes de recyclage des déchets et les modes de transport moins énergivores offrent de nouveaux métiers auxquels nous devons nous préparer, afin de mieux préserver notre environnement tout en créant les emplois et richesses associés à cette nouvelle économie ».
Avec l’entrée en vigueur, le 04 novembre prochain, de l’Accord de Paris, les systèmes productifs devront intégrer la donne climatique et apprendre à consommer mieux en polluant moins, tout en s’adaptant aux divers impacts des changements climatiques, a-t-elle souligné, relevant qu’il est nécessaire de consacrer une nouvelle économie verte avec une plus grande cinétique en vue de créer des opportunités d’investissement, de nouveaux métiers et de nouveaux emplois.
La réalisation des objectifs découlant de l’Accord de Paris nécessite encore l’adoption de règles et de procédures, a fait observer la patronne des patrons, notant dans ce registre que l’opérationnalisation de l’esprit de cet accord historique devra commencer à Marrakech, lors de la COP22.
« L’entreprise marocaine est inévitablement amenée à participer à cette nouvelle dynamique écologique et socio-économique mondiale », a-t-elle dit, ajoutant que c’est pour accompagner l’entreprise dans ses mutations que la CGEM a conçu « l’Initiative Entreprise Climat Maroc ».
Rappelant les initiatives et les actions lancées par la confédération, depuis sa création, en faveur de l’environnement, notamment la création, au début des années 2000, d’une Commission économie verte et du Centre marocain de production propre, elle a fait remarquer que le patronat marocain a été très actif en 2001, lors de la COP7 à Marrakech, et l’est encore plus avec son programme COP22.
De son côté, Saïd Mouline, président de la Commission énergie, climat et économie verte (CECEV) de la CGEM, a souligné dans son intervention que le secteur privé du Maroc a été associé, depuis 1994, aux négociations climatiques et à la mise en œuvre de leurs décisions, estimant que le secteur privé et la société civile constituent une force de proposition de taille dans les négociations climatiques.
La CGEM a cherché, depuis des années, à anticiper l’intégration du facteur climatique dans la chaine de valeur des entreprises, a dit M. Mouline, par ailleurs directeur général de l’Agence marocaine pour le développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique (ADEREE), ajoutant dans cette optique que des acquis importants ont été réalisés dans ce domaine.
S’agissant du financement climat, il a insisté sur la nécessité de faciliter le financement des entreprises des pays du sud vu qu’elles opèrent dans des pays en voie de développement.
Pour sa part, le coordonnateur des Nations Unies et représentant du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) au Maroc, Philippe Poinsot, a salué les efforts déployés par le Royaume en faveur du climat, relevant dans ce cadre que le patronat du Maroc est un modèle à suivre en matière de lutte contre les changements climatiques.
Le secteur privé est appelé à jouer un rôle majeur dans la lutte contre les changements climatiques, notamment à travers le transfert des technologies favorisant l’environnement et l’accompagnement des projets visant la lutte contre le réchauffement de la planète, a-t-il soutenu.
Et d’ajouter que le monde a besoin de dirigeants et de chefs d’entreprises à même de donner l’exemple dans la préservation de l’environnement et la lutte contre les changements climatiques.