Le roman «Notre-Dame de Paris» de Victor Hugo en rupture de stock
Depuis le terrible incendie qui a ravagé lundi la cathédrale Notre-Dame de Paris, les ventes du célèbre roman «Notre-Dame de Paris» de Victor Hugo se sont envolées au point que de nombreuses librairies dans la capitale comme dans d’autres villes de France se sont trouvées en rupture de stock, rapportent mercredi des médias français.
Pour répondre à la demande, les éditeurs du roman en format de poche ont décidé ainsi de lancer de nouveaux tirages et de reverser les bénéfices au fonds de souscription lancé pour financer la reconstruction de l’édifice.
Rédigé en 1831, «Notre-Dame de Paris», qui a été maintes fois adapté au cinéma, se situe en 1482 au moment du règne de Louis XI.
Autour des personnages comme la bohémienne Esmeralda, le «monstre» Quasimodo, Frollo ou Phoebus, Victor Hugo fait de la cathédrale la véritable héroïne de son roman. L’objectif du romancier était alors de réhabiliter un monument tombé en décrépitude.
«Sans doute, c’est encore aujourd’hui un majestueux et sublime édifice que l’église de Notre-Dame de Paris», écrit-il dans le chapitre intitulé Notre-Dame.
«Mais, si belle qu’elle se soit conservée en vieillissant, il est difficile de ne pas soupirer, de ne pas s’indigner devant des dégradations, des mutilations sans nombre que simultanément le temps et les hommes ont fait subir au vénérable monument, sans respect pour Charlemagne qui avait posé la première pierre, pour Philippe-Auguste qui en avait posé la dernière», ajoute-t-il.
La publication du roman, qui a connu un franc succès, attira alors l’attention générale sur l’état «inadmissible» du monument construit au XIIIème siècle.
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Le mouvement d’opinion aboutira à la décision de lancer un concours auxquels participèrent de nombreux architectes, dont Jean-Baptiste-Antoine Lassus et Eugène Viollet-le-Duc, dont le projet de réhabilitation du monument fut retenu en 1844.
C’est un réflexe classique, à chaque événement majeur ou disparition d’un artiste, les œuvres qui y sont liées connaissent un engouement spectaculaire, a écrit le journal Le Parisien au vu des records de ventes de «Notre-Dame de Paris» de Victor Hugo.
De «Paris est une fête» d’Ernest Hemingway, au sommet des ventes de livres après les attentats de novembre 2015, à la frénésie autour des disques et objets dérivés de Johnny Hallyday après sa mort en décembre 2017, le phénomène est désormais bien connu. Et l’incendie qui a ravagé la cathédrale Notre-Dame de Paris n’échappe pas à la règle, estime le quotidien.
L’engouement autour du roman de Victor Hugo s’est donc mêlé à l’immense émotion suscitée par le sinistre qui a failli engloutir dans les flammes la cathédrale qui se dresse majestueusement depuis huit siècles en plein cœur de Paris, relève Le Parisien.
Le son de cet édifice meurtri mais toujours debout et l’enjeu autour de sa reconstruction, portée par un élan de solidarité assez inédit, ont visiblement donné envie de lire ou de relire le chef-d’oeuvre d’Hugo, juge le journal.
Le roman est évidemment tombé depuis dans le domaine public, c’est-à-dire que ses ventes ne rapportent plus rien à ses héritiers comme le stipule le droit français, fait-il remarquer.
La loi du 11 mars 1957 qui régit le droit d’auteur prévoit en effet que 70 ans après la mort de l’auteur, ses héritiers ne bénéficient plus du monopole d’exploitation de ses œuvres, qui s’offrent alors au bénéfice de tous, rappelle-t-il.
Les descendants conservent tout de même un droit moral, c’est-à-dire un droit de regard sur l’utilisation qui est faite de l’œuvre.
Monument historique le plus visité d’Europe, la cathédrale Notre Dame de Paris est inscrite au patrimoine mondial de l’humanité depuis 1991.
Chaque année, entre 12 à 14 millions de touristes visitent ce chef-d’oeuvre de l’architecture gothique situé sur l’île de la Cité.