La BAD lance le programme Souk At-tanmia pour soutenir l’entrepreneuriat
La Banque africaine de développement (BAD), en partenariat avec la coopération danoise (DANIDA) et le ministère de l’Économie et des Finances, a procédé, lundi à Guelmim, au lancement national du programme »Souk At-tanmia » destiné à soutenir l’entrepreneuriat et le développement du secteur privé .
Avec un mécanisme combinant l’accès au financement et un accompagnement ciblé, l’initiative Souk At-tanmia a pour objectif de donner un nouvel élan aux jeunes, femmes, associations, coopératives et micro-entrepreneurs pour innover, entreprendre et concrétiser leurs idées.
A cette occasion, Mme Mbarka Bouaida, secrétaire d’État chargée de la Pêche maritime, a passé en revue les différentes initiatives et programmes nationaux de développement notamment dans les provinces du Sud, estimant que l’initiative de genre Souk At-tanmia va s’imbriquer parfaitement dans cette dynamique.
Et de relever que, parallèlement au taux de chômage dépassant les 20% chez les jeunes et 40% chez les femmes dans la région Guelmim-Oued Noun, soit plus que le double du taux national, les jeunes de la région disposent de qualifications et de niveaux d’études élevés par rapport à la moyenne nationale, ajoutant que Guelmim-Ouad Noun regorge de ressources humaines importantes pour la promotion des petites et micro-entreprises.
De son côté, Nikolaj Harris, ambassadeur du Danemark au Maroc, a indiqué que le Maroc a, durant les 20 années réalisé de grands progrès en matière de croissance économique et de création d’emplois. Cependant le problème du chômage, surtout celui des jeunes et des femmes, est un défi pour la société et pour le développement de l’économie en général.
« L’Entrepreneuriat crée des emplois. C’est pourquoi beaucoup d’initiatives dans ce domaine ont été lancées au Maroc« , a relevé M. Harris, faisant savoir que Souk At-tanmia vise à fédérer tous ces efforts en créant une plateforme de coordination et en offrant un soutien financier et un accompagnement aux entrepreneurs.
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En outre, M. Harris s’est dit certain que ce projet sera un succès au Maroc, ajouotant que « le Danemark est fier d’en être le partenaire financier« .
Pour sa part, la représentante de la Banque africaine de développement au Maroc, Leila Farah Mokaddem, a assuré que le programme Souk At-tanmia œuvrera à promouvoir l’esprit d’entreprise, notamment auprès des jeunes, et a l’ambition d’être une nouvelle forme de partenariat qui change la dynamique, modifie les paradigmes du développement pour placer l’humain au centre des priorités et des solutions.
Selon Mme Mokaddem, ce programme a pour objectif la mise en place d’un mécanisme de coordination pour une meilleure efficience et efficacité des actions gouvernementales et privées et l’accompagnement non financier afin d’aider à la création et au développement d’entreprise, notant que la Banque complétera son appui par des actions d’appui technique (pré et post création) et d’appui financier (renforcement des fonds propres) pour les très petites et moyennes entreprises à fort potentiel.
Il devrait inclure également un appui non financier qui consistera à accompagner les nouvelles start-up grâce à des groupes de soutien animés par les pairs, du mentorat par des entreprises confirmées, des services de conseil et l’organisation de réunions régulières pour faciliter et développer le réseautage et une aide financière ciblant spécifiquement les entreprises les plus vulnérables afin de soutenir leur croissance, a t-elle ajouté.
Le président de la fondation régionale de l’entrepreneuriat et l’entreprise (FREE), Mohamed El Mostapha Charafddine, a exposé, quant à lui, le processus de prospection et de sélection de porteurs de projets dans la région Guelmim Ouad Noun, faisant savoir qu’à ce titre, la fondation a procédé à la sensibilisation de plus de 3.000 jeunes autour de l’entrepreneuriat et l’auto-emploi, à la pré-sélection de 300 idées de projets dans une première phase, 45 dans une seconde phase et 20 projets pour la phase finale.
M. Charafeddine a, en outre, relevé que 70% des participants proviennent des couches sociales défavorisées, 75% diplômés de la formation professionnelle et 25% ont un diplôme de l’enseignement supérieur.
A l’issue de cet événement, 10 projets sur les 20 retenus à la phase finale ont été primés.