Législatives espagnoles : large victoire du PSOE, débâcle du PP et percée de Vox
Les élections législatives anticipées tenues, dimanche, en Espagne ont été marquées par une large victoire du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE, gauche), la débâcle du Parti Populaire (PP, droite) et une percée du parti de l’extrême droite Vox qui fait son entrée pour la première fois au Congrès des députés (chambre basse).
Avec 28,7 % des voix et 123 sièges au Congrès des députés, selon les résultats officiels quasi définitifs publiés après dépouillent de 99 % des bulletins de vote, les socialistes ont réussi un grand exploit, en comparaison avec le scrutin précédent de 2016 durant lequel ils n’avaient obtenu que 85 sièges.
Malgré cette victoire, le PSOE ne pourra pas gouverner en solitaire et sera contraint de chercher un ou des alliés pour atteindre la majorité absolue, à savoir 176 élus sur les 350 que compte la chambre basse du parlement.
Le PP, qui s’est classé en deuxième position avec 16,6 % des suffrages et 66 députés, soit 72 sièges de moins que ceux obtenus lors des échéances précédentes, a été le grand perdant de ce scrutin en signant l’un des pires résultats de son histoire.
L’autre fait marquant de ces législatives, l’entrée en force de l’extrême droite au parlement espagnol, à travers le parti Vox qui a réussi à obtenir 10 % des voix exprimées et 24 sièges.
Le parti d’extrême droite a réédite ainsi la percée réalisée lors des élections régionales andalouses de décembre dernier lorsqu’il avait fait son entrée pour la première fois au parlement de cette région autonome, avec 12 députés.
Le parti d’extrême gauche, Unidas-Podemos a vu son résultat reculer légèrement. La formation issue du Mouvement des indignés a obtenu 42 sièges, contre 45 lors des élections de 2016.
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La liste du parti centriste Ciudadanos a obtenu 15,8 % des voix et 57 sièges, en progression par rapport au scrutin précédent où il avait obtenu 32 élus.
Les résultats de ces élections anticipées n’ayant donné la majorité absolue à aucune formation politique, des alliances doivent être nouées pour pourvoir former le prochain gouvernement espagnol.
Ainsi, le bloc de gauche, avec le PSOE et Podemos qui totalisent tous les deux 165 députés, devra parvenir à des accords avec d’autres formations pour atteindre les 176 députés de la majorité absolue.
Le bloc de la droite, qui regroupe Ciudadanos, le PP et Vox, totalise, quant à lui, 147 sièges, loin de la majorité absolue.
Une alliance entre le PSOE et Ciudadanos, avec 180 députés, permettrait à cette éventuelle coalition de gouverner confortablement.
Organisé moins d’un an après l’arrivée au pouvoir du socialiste Pedro Sanchez à la faveur d’une motion de censure contre le conservateur Mariano Rajoy, les législatives du 28 avril se sont distinguées aussi par une forte participation avec un taux de près de 76 %, contre 66 % en 2016.
Quelque 36.893.976 électeurs, dont 2.093.977 vivant à l’étranger, étaient appelés aux urnes ce dimanche en Espagne pour élire les députés et sénateurs des Cortes Generales, les deux chambres du parlement.