Maroc/Sénégal : concrétisation de l’engagement dans le cadre de l’Alliance mondiale pour le bâtiment durable
La signature jeudi à Marrakech de lettres de manifestation d’intérêt par le Maroc et le Sénégal concernant le programme de coopération franco-allemand d’efficacité énergétique du bâtiment, est une première concrétisation de l’Alliance mondiale pour le bâtiment et la construction issue de la COP21, a affirmé la ministre française du Logement et de l’Habitat durable, Mme Emmanuelle Cosse.
« Cet après-midi, nous venons de signer une première concrétisation de notre engagement dans le cadre de l’Alliance mondiale pour le bâtiment durable », a-t-elle déclaré à la MAP, en marge de la signature des lettres d’intérêt pour l’assistance technique et l’investissement dans l’efficacité énergétique des bâtiments (EEB) au Pavillon France à la COP22.
L’an dernier à la COP 21, a-t-elle rappelé, « nous avons créé des alliances dont celle pour le bâtiment durable pour mobiliser les Etats sur la question du bâtiment », notant qu’ »avec le Maroc et le Sénégal aujourd’hui, et d’autres pays qui se joindront par la suite, nous avons lancé un programme de l’efficacité énergétique ».
Ce programme, initié en partenariat avec l’Agence française de développement (AFD), l’agence française de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), un partenaire banquier allemand et le ministère de l’environnement allemand, vise à doter les pays du Sud des éléments techniques et des moyens financiers nécessaires pour les programmes d’efficacité énergétique, a-t-elle précisé.
« C’est donc une première traduction de notre volonté de réduire la consommation du bâtiment et travailler sur l’innovation et la construction de bâtiments qui consomment moins et qui émettent moins de gaz à effets de serre (GES) », a-t-elle expliqué.
« C’est un moment important. C’est la première concrétisation de cette alliance mondiale. On parle beaucoup du climat, de comment lutter contre le dérèglement climatique, alors que la question du bâtiment coûte, à elle seule, 20 pc des GES et dans les villes c’est 70 pc, c’est donc un enjeu mondial que l’on travaille tous sur la question du bâtiment », a-t-elle ajouté.
Si l’année dernière, la COP21 à Paris avait été marquée par une ambiance « un peu tendue » de peur de ne pas parvenir à un accord, elle considère qu’à Marrakech « on est passé à l’action ».
« L’accord de Paris a été signé, ratifié et entré en vigueur. Maintenant on agit », a soutenu Mme Cosse qui constate que les pays les moins émetteurs, comme c’est le cas du Maroc et beaucoup d’autres pays africains, sont très engagés dans la tenue des objectifs de réduction des gaz à effets de serre alors que l’effort majeur doit venir des pays européens, de la Chine, des Etats Unis, du Canada, de l’Australie.
Elle trouve intéressant dans cette COP22 que les plus petits émetteurs imposent aux grands émetteurs d’agir et d’agir vite, d’où l’intérêt de cette COP où il est question de chercher des solutions mais aussi du financement.
La ministre française a tenu à saluer les efforts du Maroc qui, dès la COP21, et bien qu’il ne soit pas un pays émetteur des GES, a pris des engagements pour faire baisser fortement ses émissions, ce qui suscite un intérêt important.
« Il faut qu’il y ait des pays leaders en Afrique pour tenir ce combat de la lutte contre le dérèglement climatique », a conclu Mme Cosse.
La signature des lettres d’intérêt du Maroc et du Sénégal a eu lieu lors d’un événement organisé dans le Pavillon France pour présenter le Programme Efficacité Energétique dans les Bâtiments » (PEEB). Pour le Maroc, l’accord a été signé par le ministre de l’habitat et de la politique de la ville, Mohamed Nabil Benabdallah.
Il s’agit d’un projet franco-allemand qui, dans le cadre de l’Alliance mondiale pour les bâtiments et la construction (GABC), vise à créer une facilité internationale de coordination de l’assistance technique et de l’investissement dans l’innovation en matière d’efficacité énergétique dans les bâtiments.
Ce Programme souligne l’importance de l’assistance technique dans le développement de l’efficacité énergétique des bâtiments (EEB) dans les pays émergents et en développement.
Les pays identifiés destinataires du PEEB, dans sa phase initiale, sont le Maroc, le Mexique, le Sénégal et la Tunisie.