Sahara : L’initiative marocaine d’autonomie, l’option »la plus réaliste et crédible »
L’initiative d’autonomie des provinces du sud sous souveraineté marocaine demeure l’option »la plus réaliste et crédible » pour le règlement du conflit autour du Sahara, a souligné, lundi à Dakhla, Youssef Chihab, professeur des sciences géostratégiques et du développement international à l’Université de Paris-Sorbonne.
»Il n’existe aucune autre alternative que l’initiative d’autonomie » pour parvenir à une solution définitive à ce différend artificiel qui n’a que trop duré, a-t-il ajouté lors d’une conférence organisée, dans le sillage des changements du processus onusien concernant le règlement du dossier de Sahara, par l’Association de la régionalisation avancée et de l’autonomie au niveau de la région de Dakhla-Oued Eddahab.
Et de poursuivre que le projet d’autonomie sous souveraineté marocaine demeure »le meilleur scénario » en ce sens qu’il garantit la préservation de l’identité culturelle et appuie le développement durable et le rendement économique, de même qu’il permet d’assurer davantage de flexibilité en matière d’administration et de gestion.
M. Chihab, qui est également président du groupe de réflexion et d’analyse géo-sécuritaire en France, a insisté sur l’impératif de promouvoir le projet d’autonomie et de mener une campagne de communication en vue d’expliquer et faire connaître les atouts et avantages de l’initiative marocaine qui vise à atteindre un degré de décentralisation plus avancé.
Tout en estimant que »la vision séparatiste n’a pas d’avenir d’un point de vue macro-politique », M. Chihab a indiqué que les grandes puissances mondiales boudent toute idée de l’existence d’un »sixième Etat fragile » dans cette région, eu égard aux nouvelles menaces qui mettent en péril la stabilité régionale comme le terrorisme et le crime organisé entre autres.
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Sur un autre registre, il a expliqué l’approche de la mise en œuvre de l’initiative d’autonomie en se référant au modèle français adopté depuis des siècles dans différentes régions de l’Hexagone et ce, en raison de la convergence du point de vue administratif ainsi que des liens séculaires entre la France et le Maroc.
Il a cité, dans ce sens, l’exemple de certaines régions françaises à l’image de la Calédonie, l’Alsace-Lorraine, la Bretagne, l’Aquitaine et la Corse qui, tout en bénéficiant de leur autonomie (transfert de larges prérogatives de l’Etat central), demeurent placées sous la souveraineté de la France.
De son côté, le directeur régional de la communication à Dakhla-Oued Eddahab, M. Lebat Adkhil, a, dans un exposé sur les relations maroco-algériennes et le différend régional monté de toutes pièces autour du Sahara marocain, mis l’accent sur les facteurs déterminants dans le développement des relations entre Rabat et Alger.
Et de faire observer que l’état général des relations maroco-algériennes, ainsi que la divergence profonde entre les deux pays au sujet de la question du Sahara marocain en particulier, s’expliquent par plusieurs facteurs historiques, géographiques et idéologiques, outre des facteurs d’ordre international, notant que ces facteurs se sont accumulés tout au long de ces 40 dernières années.
Il a ajouté que les éventualités d’un règlement de ces divergences et d’un retour à la normale des relations bilatérales dépendent de l’existence d’une volonté réelle chez la partie algérienne, considérant que la perspective la plus réaliste serait le choix d’un rapprochement et la tentative de la redynamisation du rôle de l’Union du Maghreb Arabe en dépit des divergences des positions.
M. Abdellah Bouhjar, directeur du Centre régional d’Investissements (CRI) à Dakhla, a axé, quant à lui, son intervention sur le volet économique, notant que de grands efforts de développement ont été déployés dans les secteurs des infrastructures, de la santé et de l’enseignement, entre autres, en vue de développer les provinces du sud du Royaume depuis leur récupération.
Il a souligné que cette région du Royaume s’est érigée en un véritable chantier ouvert grâce aux grands projets en cours de réalisation dans différents secteurs, relevant que tous les indicateurs et données économiques laissent constater que la région, qui a franchi de grands pas en matière de développement, pourrait, grâce à l’initiative d’autonomie qualifiée par la communauté internationale de « crédible et efficiente », jouer un rôle central dans les relations du Maroc avec les pays de l’Afrique subsaharienne.
Il a, en outre, expliqué que la région de Dakhla-Oued Eddahab regorge d’importantes potentialités économiques et naturelles à même de lui permettre de devenir une destination prometteuse pour les investissements et ce, grâce aux efforts entrepris par l’Etat dans les domaines de l’agriculture (projet d’irrigation de 5000 ha), du commerce, de la pêche maritime (projet du port atlantique) et du tourisme (renforcement de la connectivité aérienne) entre autres.