Le Brésil paralysé par une grève générale contre la réforme des retraites
Des millions de travailleurs ont participé, vendredi, à une grève générale qui a paralysé une centaine de villes brésiliennes en protestation contre la réforme du système des retraites et le gel de 30% des fonds alloués au secteur de l’éducation.
Selon un bilan partiel de la Centrale unique des travailleurs (CUT), l’un des syndicats ayant appelé à cette grève, 45 millions de travailleurs auraient pris part à la grève et participé à des manifestations dans 300 villes brésiliennes.
La grève générale a été marquée par des marches de protestation, par la fermeture de certaines routes et par une paralysie partielle des transports, en raison de l’adhésion de plusieurs compagnies de métro et de bus à cet acte de protestation, le troisième contre la réforme des retraites et les coupes budgétaires après ceux du 15 et 30 mai.
Bien que généralement pacifiques, les manifestations ont connu des troubles isolés dans des villes comme Sao Paulo, Rio de Janeiro et Foz de Iguazú, ainsi que dans certaines municipalités des États de Bahia et de Rio Grande do Sul.
« Non à la réforme. Oui pour l’éducation », « Les travailleurs disent non à la réforme des retraites », « Bolsonaro dégage », sont autant de messages affichés par une pluie de banderoles et d’affiches arborées lors des manifestations, qui se sont déroulées dans tout le pays.
Dans le District fédéral, qui englobe Brasilia et plusieurs villes satellitaires, la grève a paralysé certains services essentiels, dont le secteur bancaire et les transports publics, tandis que les écoles publiques et les universités ont fermé leurs portes.
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La paralysie a principalement touché les Etats pauvres du nord-est du Brésil, principalement ceux gouvernés par des partis opposés à celui du président Jair Bolsonaro.
Dans leur appel à la grève, les syndicats ont exprimé leur rejet de la réforme du système des retraites, soutenue par le gouvernement de droite du M. Bolsonaro et qui prévoit d’économiser 314 milliards de dollars en dix ans.
Le ministère de l’Éducation brésilien avait récemment annoncé des coupes budgétaires de près de 1,7 milliard de réais en raison de « contraintes budgétaires imposées à l’ensemble de l’administration publique fédérale à cause de la crise financière actuelle ».
Ces coupes budgétaires, annoncées en premier contre trois universités accusées de « semer le désordre » en accueillant des manifestations contre l’actuel gouvernement avant d’être généralisées, concernent les dépenses discrétionnaires des universités fédérales, c’est-à-dire les dépenses non obligatoires.
Le département de tutelle estime que seulement 85,34% des 49,6 milliards de réais alloués aux universités étaient des dépenses obligatoires couvrant les frais du personnel.
Après la première manifestation contre les coupes budgétaires, organisée le 15 mai, le gouvernement avait annoncé qu’il dégagerait davantage de ressources pour l’éducation, tout en conservant la réduction déjà annoncée en mars.