Kerry à Marrakech pour rassurer les pays de la COP22
John Kerry est arrivé à Marrakech avec pour mission de rassurer les représentants des quelque 200 pays participant à la COP22 inquiets de la promesse faite par Donald Trump à ses électeurs de sortir les Etats-Unis de l’accord sur la lutte contre les changements climatiques.
Le secrétaire d’Etat américain a prévu de s’exprimer mercredi devant l’assemblée plénière des délégués afin de rappeler la nature et les raisons du « profond engagement » des Américain dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
« Je ne peux pas parler pour la prochaine administration, a-t-il reconnu mardi, mais je sais que le peuple américain soutient cela d’une manière très large. »
Pour le président élu des Etats-Unis, le réchauffement climatique est un canular qui justifie un retrait de l’accord de Paris conclu lors de la COP21 en décembre 2015.
Donald Trump estime que le contribuable américain n’a pas à financer les programmes internationaux de réduction des émissions de CO2 et est favorable à la relance de l’exploitation charbonnière dans la « rust belt » (la ceinture de rouille), région touchée par la désindustrialisation.
S’il met en œuvre ses promesses, le futur président américain hypothèquera l’héritage de son prédécesseur Barack Obama dont l’engagement en faveur du climat a été une des priorités politiques sur le plan intérieur et dans les relations internationales.
Une source au sein de l’équipe Trump a indiqué cette semaine que ce dernier cherchait un moyen rapide de contourner les engagements pris par son pays dans le cadre de l’accord de Paris. INCERTITUDE
Le protocole est entré en vigueur le 4 novembre, soit quatre jours avant la présidentielle américaine, ayant obtenu à cette date l’engagement d’un nombre suffisant d’Etats signataires.
Les Etats-Unis et la Chine ont travaillé en étroite concertation pour parvenir à l’accord de Paris et cette collaboration entre les deux plus gros pollueurs mondiaux a convaincu d’autres pays de participer à l’effort collectif.
L’accord prévoit de limiter d’ici 2050 les émissions de gaz à effet de serre afin que le réchauffement climatique soit « »nettement en-dessous de 2°C » en 2100 par rapport à l’époque pré-industrielle.
Pour l’instant, les intentions de Donald Trump en ce domaine demeurent marquées du sceau de l’incertitude, le futur président des Etats-Unis ayant fait des déclarations sur d’autres sujets. Pour ne rien arranger, il estime qu’être imprévisible est un atout dans les négociations internationales.
Lors d’un débat contre son adversaire démocrate Hillary Clinton pendant la campagne, Donald Trump a nié avoir dit que le réchauffement climatique était un canular dont la Chine était responsable. Cette affirmation figure pourtant dans plusieurs de ces discours et de ses commentaires sur son compte Twitter.
La France et les Nations unies sont intervenues mardi pour mettre en garde Trump contre les risques induits par un retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris, rappelant que la transition énergétique réduisant la part des énergies fossiles était inarrêtable.