Quelques milliers de « gilets jaunes » défilent malgré la chaleur
Près de six mille « gilets jaunes », selon le ministère de l’Intérieur, ont bravé la chaleur samedi en France et défilé pour leur 33e samedi de manifestation, qui marque un nouveau recul de la mobilisation.
Ils étaient 5.769 au total à manifester en France, selon l’Intérieur, soit presque moitié moins que la semaine dernière. C’est aussi la plus faible mobilisation observée depuis le début du mouvement. La page Facebook du « Nombre jaune » a de son côté décompté 10.224 manifestants.
A Paris, 1.300 personnes ont manifesté dans l’après-midi, selon le ministère de l’Intérieur. La manifestation a pris un tour festif avec un sous-marin jaune en guise de char et artistes donnant de la voix, a constaté l’AFP.
La manifestation avait pour thème la dénonciation des violences policières. Juché sur le char sous-marin, Alain, 54 ans, ex-militaire, a arraché ses médailles qui n’ont pour lui « plus aucune valeur ».
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Blessé à la gorge le 1er décembre par un tir de LBD, « à 2 millimètres de la carotide », comme en témoigne la cicatrice qu’il montre, il a fait « neuf heures de voiture » pour venir manifester samedi et ne veut « rien lâcher », raconte-t-il à l’AFP.
A Lille (nord), environ 500 « gilets jaunes » ont manifesté, a constaté une journaliste de l’AFP. « On sera d’attaque pour la rentrée », prédit Christine, retraitée, et « obligée de travailler pour compléter » sa pension.
Selon l’un des organisateurs, cinq manifestants ont été interpellés et placés en garde à vue. Il y a eu des dégradations matérielles, feu de poubelles et vitrines brisées. Au moins une manifestante a été blessée.
A Rennes (ouest), selon la préfecture, quelques centaines de « gilets jaunes » ont manifesté. La ville a connu quelques affrontements et des « gilets jaunes » ont tenté de pénétrer dans le centre, interdit de manifestation.
Lancé mi-novembre, le mouvement des « gilets jaunes » organise tous les samedis depuis cette date des manifestations dans toute la France, qui ont parfois été marquées par des violences spectaculaires.
Parti d’un ras-le-bol fiscal et d’une protestation contre la politique sociale du gouvernement, ce mouvement inédit s’est transformé en une contestation protéiforme. La mobilisation s’est toutefois étiolée au fil des mois.
Avec AFP