Accord sur l’échange durable d’électricité entre le Maroc, l’Allemagne, l’Espagne, la France et le Portugal
Le Maroc, l’Allemagne, l’Espagne, la France et le Portugal ont réitéré, jeudi à Marrakech, leur ferme détermination d’aller de l’avant dans leur coopération énergétique.
A ce titre, un accord sur l’échange durable d’électricité a été conclu entre les cinq pays dans le cadre des travaux de la COP22, qui se déroule du 07 au 18 dans la cité Ocre.
S’exprimant à cette occasion, le ministre de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique, Moulay Hafid Elalamy, s’est félicité de la signature de cet accord « stratégique » qui donne une nouvelle impulsion au partenariat entre le Maroc et l’Europe en matière des énergies renouvelables, mettant l’accent sur l’importance de développer davantage les sources d’énergies vertes pour réduire les émissions à effet de serre et contribuer au développement durable.
Le Maroc produira 40 pc de l’énergie propre à l’horizon 2020 et portera à 52 pc la part des énergies renouvelables de la capacité électrique en 2030 grâce à une approche globale et efficace, a rappelé M. Elalamy.
De son côté, Rainer Baake, secrétaire d’Etat allemand chargé des affaires économiques et de l’énergie, a souligné que le Maroc est un « leader » en matière des énergies renouvelables en Afrique et dans le monde, ajoutant qu’à travers ses projets et ses initiatives, le Maroc s’érige en « modèle » dans ce domaine.
Le responsable allemand a, à cet égard, mis en avant l’importance de l’interconnexion entre les deux rives de la Méditerranée, faisant observer que cet accord qui revêt une importance « extrême » sera bénéfique pour le Maroc et l’Europe.
Dans le même sillage, le ministre espagnol de l’énergie et du tourisme, Alvaro Nadal, a relevé l’importance de la signature de cette convention « stratégique » pour le développement durable des pays signataires, ajoutant que l’interconnexion électrique est un outil indispensable pour mettre en place des stratégies de développement dans divers domaines.
Le Maroc, acteur « important » dans la région méditerranéenne, est un partenaire « stratégique » de l’Europe et cet accord ne fera que consolider le partenariat entre les deux parties, a-t-il dit.
Le secrétaire d’Etat portugais à l’énergie, Jorge Seguro Sanches, a, à son tour, indiqué que cet accord est un instrument « innovant » pour produire et utiliser des énergies vertes au Maroc, en Europe, mais aussi en Afrique eu égard à la forte présence du Maroc dans ce continent.
L’interconnexion entre l’Afrique et l’Europe sera renforcée à travers cette convention qui constitue une véritable feuille de route pour aller de l’avant dans la coopération bilatérale.
La ministre française de l’Environnement, de l’énergie et de la mer, Mme Ségolène Royal, a, pour sa part, salué cette initiative menée par le Maroc, pays qui constitue un « modèle » en matière de développement des énergies renouvelables dans la région méditerranéenne, a-t-elle martelé.
Cet accord est un « outil important pour le développement de nos économies » et permettra l’échange électrique entre les pays des deux rives de la Méditerranée, a poursuivi Mme Royal dans une allocution lue en son nom.
Le commissaire européen à l’énergie et au changement climatique, Arias Canete, a fait observer, à cette occasion, que le Maroc est à « l’avant-garde » en matière énergétique grâce à la mise en place et au développement de plusieurs projets dans les domaines éolienne et solaire, ajoutant que l’expérience du Royaume est un exemple à suivre.
De son côté, Fathallah Sijilmassi, secrétaire général de l’Union pour la Méditerranée (UpM), a exprimé le soutien de l’UpM à cette initiative qui s’inscrit en droite ligne avec la logique de la COP22, notant que cet accord est la traduction de l’intégration opérationnelle entre les deux rives de la Méditerranée.
Le président du comité scientifique de la COP 22, Nizar Baraka, a, à cette occasion, indiqué que l’accord conclu entre les cinq pays contribue, de manière effective, à la réalisation des objectifs de la COP22 et à l’intégration électrique entre l’Europe et l’Afrique.
Dans une déclaration à la MAP à l’issue de la cérémonie de signature de cet accord, le président du directoire de MASEN, Mutapha Bakkoury, a souligné que la convention signée aujourd’hui, qui revêt une « grande importance », ouvre une « nouvelle étape d’intégration régionale avec l’Europe à travers les interconnexions et le développement des énergies renouvelables comme perspective de renforcement de cette intégration régionale ».
Cette convention exprime également « la convergence non seulement des points de vue et des visions mais la convergence d’actions pour implémenter un processus qui permet de renforcer les interconnexions électriques entre le sud de la Méditerranée et le nord de la Méditerranée à travers le Maroc », a expliqué M. Bakkoury, précisant qu’il s’agit d’une « étape qui va ouvre de nouvelles perspectives aussi d’intégration plus large parce qu’elle va nous encourager aussi à accélérer le travail sur l’interconnexion avec la Mauritanie et par conséquent l’Afrique de l’Ouest toute entière ».
La cérémonie de signature de cette convention s’est déroulée en présence de plusieurs responsables et responsables, notamment l’ambassadeur de l’Union européenne au Maroc, Rupert Joy, et du Directeur général de l’Office national de l’Electricité et de l’Eau potable (ONEE), Ali Fassi Fihri.