Enlèvements à Tindouf : le silence des ONG internationales
Par Khadija Skalli
Les arrestations et disparitions forcées se multiplient dans les camps de Tindouf. L’association sahraouie pour la défense des droits de l’homme dénonce et appelle la communauté internationale à intervenir. Toutefois, les ONG internationales observent un silence assourdissant qui suscite des interrogations.
La vague d’enlèvement dans les camps de Tindouf se poursuit. Une nouvelle disparition a été enregistrée hier dimanche 14 juillet. Il s’agit de Hafdala Ould Breica frère du blogueur et militant des droits de l’homme Fadel Ould Breica, un sahraoui de nationalité espagnole arrêté en juin dernier à Rabouni. Ce qui porte le nombre des victimes des arrestations et enlèvements à 4 sahraouis en un mois.
Pour rappel, le 17 juin dernier, les séparatistes du polisario ont kidnappé Moulay Abba Bouzid, l’un des coordinateurs de « l’Initiative sahraouie pour le changement » devant la représentation du Haut-Commissariat aux Réfugiés (HCR) de l’ONU. Les sahraouis manifestaient ce jour-là en guise de protestation contre leurs conditions de vie qualifiées de « dramatiques » et « inhumaines ».
Deux jours plus tard, un autre sahraoui a été porté disparu. Il s’agit du militant des droits de l’homme Mahmoud Zeidan. A ce jour, les familles des victimes restent sans nouvelles du sort de leurs proches disparus.
L’association sahraouie pour la défense des droits de l’homme (ASADEDH) dénonce, dans un communiqué, « ces disparitions forcées ». « Nous condamnons cette spirale de répression menée contre les blogueurs et les opposants au polisario », s’indigne l’ONG, avant d’ajouter que les milices du polisario tentent de « faire taire les voix divergentes ».
« Les détenus auraient été soumis à de sévères tortures et traumatismes dans la prison clandestine de Rachid. Ils seraient dernièrement transférés à la prison de Dhebia dans les environs de Rabouni », croit savoir l’association présidée par Ramdan Messoud qui affirme avoir saisi les organisations internationales de défense des droits de l’homme et le HCR afin qu’elles interviennent de toute « urgence ». Toutefois, ces ONG observent un silence qui suscite des interrogations.