La question migratoire au cœur d’un atelier consultatif tenu à Casablanca
Les participants à un atelier consultatif sur le thème de l’Union Africaine (UA) pour 2019 « Année des réfugiés, des rapatriés et des déplacés internes » ont appelé, lundi à Casablanca, à la transformation des messages clés relatifs à cette question en solutions durables et en une approche participative de la société civile, en vue de préserver les droits de ces personnes et lutter contre la discrimination qui peut les cibler.
Ils ont également mis l’accent sur la nécessité de définir un plan d’action du développement humain pour le mettre au service de l’intégration socio-économique de ces catégories de personnes et d’engager une réflexion pour l’élaboration d’un cadre juridique et institutionnel continental consacré à la prévention de leur déplacement interne, à la protection et l’assistance des concernés.
En ouverture de cet atelier, initié par la Direction des Citoyens et de la Diaspora (CIDO) et le Conseil économique, social et culturel de l’Union africaine (ECOSOCC/UA), en partenariat avec l’Association Internationale Clé de la Paix pour le Développement et la Solidarité, le président de l’ECOSOCC, Abozer El Mana, a estimé que cette rencontre permettra de discuter de solutions viables au déplacement forcé des réfugiés et des personnes déplacées en Afrique et d’examiner les moyens de leur protection et de leur soutien.
Il a également expliqué que cette rencontre permettra l’échange des meilleures pratiques et des leçons apprises dans les pays africains accueillant des réfugiés en citant de bons exemples de protection des réfugiés, des rapatriés et des personnes déplacées, y compris pour les enfants et les femmes, l’éducation et la formation professionnelle, ainsi que les opportunités à saisir pour un avenir durable, sûr et digne de cette catégorie de citoyens.
Pour sa part, le vice président pour la région du Nord de l’Afrique (ECOSOCC-UA), Khalid Boudali a estimé que les débats serviront à sensibiliser aux différents axes stratégiques de l’agenda 2063 de l’UA, ajoutant que les solutions à cette question passent par les réponses humanitaires, qui nécessitent plus d’investissements financiers par les pays eux-mêmes comme par la communauté internationale.
De son côté, l’adjointe au maire de Casablanca, chargée de la coopération internationale, Hakima Fasli a estimé que le Maroc accorde une grande importance à la problématique liée au réfugiés, saluant le choix de la ville de Casablanca pour abriter cette rencontre, d’autant que la métropole s’est transformée en véritable hub économique et en carrefour de toutes sortes de migrations.
Le représentant de la CIDO, Jalel Chelba a rappelé que l’Afrique, qui représente un peu plus de 16% de la population mondiale, compte un tiers des populations déplacées, composées de 7,3 millions de réfugiés et 14,7 millions de personnes déplacées à l’intérieur du continent soit un total de 22 millions de personnes recensées en 2018.
Dans ce contexte, il a jugé nécessaire d’organiser des activités de sensibilisation pour les différents acteurs du continent, afin de promouvoir le thème de l’Année 2019 et partager les bonnes pratiques entre l’UA et les organisations de la société civile.
Cet atelier sera décliné en plusieurs panels portant notamment sur l’assistance aux personnes déplacées, la société civile entant que partenaire actif dans la mise en œuvre du thème de l’année de l’union africaine et l’élaboration d’un cadre juridique et institutionnel continental.
La rencontre, qui s’étale sur deux jours, mettra aussi l’accent sur l’Agenda Africain pour la Migration, soumis par SM le Roi Mohammed VI, en sa qualité de Leader sur la question de la Migration, à la 32ème Session ordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA, tenue en février 2019 à Addis-Abeba.
L’Afrique célèbre cette année le 10ème anniversaire de l’adoption de la Convention de Kampala sur les réfugiés. Instrument juridiquement contraignant, cette Convention, qui a été adoptée le 6 décembre 2009, prévoit une réponse à la fois politique, logistique et financière à la question brûlante des déplacés sur le continent.