Maroc : Un modèle de développement nouveau avec du sang frais
Porté par l’ambition d’un Maroc plus égalitaire, le discours royal à l’occasion du 66e anniversaire de la révolution du Roi et du Peuple se donne les clés du futur modèle de développement, en tant que préalable à l’émergence d’une étape nouvelle avec une vision et du sang neufs.
SM le Roi Mohammed VI va dans son adresse au-delà d’un simple constat des déficits et de la situation actuelle, pour tracer les pistes opérationnelles et la perspective d’une mise en œuvre optimale de ce modèle que le Souverain veut porteur de remèdes aux maux dont souffre le pays.
Concrètement, le Souverain confie à la Commission spéciale sur le modèle de développement une triple mission de « réajustement », d’ »anticipation » et de « prospective ». Un travail sans conteste colossal en vue de « permettre à notre pays d’aborder l’avenir avec sérénité et assurance ».
L’œuvre de développement tant escomptée devra faire émerger une vision maroco-marocaine authentiquement nationale puisqu’il s’agit, avant tout, d’instaurer une assise solide pour un nouveau contrat social emportant une adhésion unanime.
Aux côtés justement de l’État et ses institutions, y trouveront leur compte aussi les forces vives de la nation avec en bonne place le secteur privé, les formations politiques et les syndicats, les associations.
A l’évidence, un tel chantier national de développement nécessite d’apporter du sang frais dans un domaine aussi porteur qu’est la formation professionnelle, ô combien vitale pour l’insertion professionnelle et la stabilité sociale.
Plus précisément, l’accent doit être mis sur « l’encouragement de l’initiative privée et de l’auto-emploi et, in fine, l’impulsion de la dynamique de développement ».
Dans le même sens de clarté, le chef de l’État appelle à focaliser les actions sur les métiers de l’artisanat, les industries agro-alimentaires et les professions agricoles, le tout compte tenu des ressources et des spécificités de chaque région.
Sans perdre de vue la promotion des compétences et des capacités dans d’autres domaines à fort impact en termes d’emploi comme le tourisme, les services, l’industrie automobile, l’aéronautique et les nouvelles technologies.
L’approche royale transcende la logique du tout politique dès lors que le Souverain insiste sur la nécessaire implication du citoyen en tant qu’acteur principal dans cette nouvelle étape qui s’annonce fondatrice dans l’histoire du Royaume.
Et le plus frappant dans cette vision d’ensemble c’est la place centrale réservée à la classe moyenne en tant que soubassement solide dans l’édifice social qu’il convient aujourd’hui d’élever et de fortifier. D’où à juste titre l’appel royal lancé pour en « préserver les fondements et les ressources » en réunissant les conditions favorables à sa consolidation et à son élargissement.
L’aboutissement du modèle de développement se mesure en effet à l’aune de la situation sociale dans un Maroc en quête de justice sociale et spatiale, gage de tout progrès sur le registre de l’égalité pour tous.
Autant dire que le discours royal du 20 août identifie comme urgence nationale la redistribution équitable des fruits de développement, laquelle perspective passe immanquablement par une croissance économique plus soutenue.