G7 : Un Sommet placé sous le signe de la lutte contre les inégalités
Le Sommet du G7 débute, samedi à Biarritz dans le sud de la France, avec la volonté affichée de renforcer la lutte contre les inégalités, dans un contexte de tension mondial aiguisé par les crises politiques et le ralentissement économique.
Comment rendre le monde plus juste, plus équitable ? Une question à laquelle vont tenter de répondre les chefs d’État et de gouvernement des principales puissances mondiales, qui se réuniront jusqu’à lundi prochain dans cette station balnéaire et qui vont essayer de mettre momentanément de côté leurs divergences sur nombre de sujets.
Le Groupe des sept ou le G7 rassemble en plus de la France, l’Allemagne, le Canada, les États-Unis, l’Italie, le Japon, et le Royaume-Uni. Ces sept pays représentent à eux seuls 40% du PIB mondial et seulement 10% de la population mondiale.
Cette année, le G7 Biarritz débute dans un format renouvelé avec la participation inédite des dirigeants de 8 pays invités et de plusieurs dirigeants d’organisations internationales.
La France qui en assure la présidence cette année a retenu comme thématique « lutter contre les inégalités », qu’elles soient sociales, économiques, environnementales ou encore sécuritaires.
Tout au long de l’année, six réunions des « sherpas » ou des « sous-sherpas », représentants personnels de chacun des chefs d’État et de gouvernement du G7, se sont tenues, et une septième réunion est prévue à la veille du sommet les 22 et 23 août.
De même, la France a accueilli depuis sa présidence du Groupe des sept, des G7 thématiques comme les G7 Affaires étrangères et G7 Intérieur en avril, les G7 Environnement, G7 Égalité de genres, G7 Santé et G7 Numérique en mai, le G7 Travail en avril et les G7 Éducation et G7 Finances en juillet.
Les recommandations issues des différentes réunions tenues vont être soumises aux chefs d’État et de gouvernement pour définir des orientations communes qui seront ensuite portées, notamment, dans les organisations internationales comme l’ONU.
→Lire aussi : G7 : Un contre-sommet à la frontière franco-espagnole pour dénoncer “le capitalisme sauvage”
En décidant de placer la lutte contre les inégalités au cœur de sa présidence du G7, la France entend défendre sa conception d’ «une coopération des pays du G7 pour une mondialisation régulée, plus juste et plus équitable », à travers le renforcement du système financier international et de sa résilience, la promotion d’une mondialisation équitable fondée sur une croissance plus inclusive et un développement plus efficace, selon la diplomatie française.
Une belle gageure au vu des désaccords, voire les tensions entre certains pays du G7, sur nombre de sujets économiques mais aussi politiques.
Si officiellement le sujet principal à l’ordre du jour de ce sommet est la réduction des inégalités, d’autres sujets, et ils sont nombreux, de dissensions économiques et géopolitiques vont dominer les échanges des grandes puissances: guerre commerciale, Brexit, taxation des géants du numérique, tensions américano-iraniennes, crise italienne… pour n’en citer que quelques uns.
Signe que les discussions vont être difficiles, aucun communiqué final n’est prévu au terme de la réunion des sept puissances mondiales. Toutefois, la France espère convaincre « une coalition d’Etats » d’avancer aussi sur certains sujets moins polémiques comme l’égalité hommes-femmes, le développement de l’Afrique et la lutte contre la cybercriminalité, selon des sources diplomatiques françaises citées par les médias de l’hexagone.
Comme à l’accoutumée et à l’instar des autres réunions du G7, le Sommet de Biarritz est attendu de pied ferme par les altermondialistes de tous bords. A seulement quelques kilomètres de la cité balnéaire, un contre-sommet se tient depuis lundi à la frontière franco-espagnole pour dénoncer « le capitalisme sauvage ».
Pas moins de 80 organisations de la société civile, des syndicats et des partis politiques tiennent depuis lundi ce « sommet des alternatives » pour dénoncer le « capitalisme sauvage » qu’incarne cette réunion « cynique » des puissances mondiales.
Parmi les organisations annoncées figurent des altermondialistes comme Oxfam, Attac ou encore CCFD-Terre Solidaire, mais aussi des écologistes comme les Amis de la Terre ou Sortir du nucléaire. Des partis politiques de gauche, des syndicats (CGT, FSU, Solidaires), des organisations sociales et de gauche radicale et des associations militant pour les droits des femmes et des réfugiés y prennent également part.
Ce contre-sommet est l’occasion, selon ses initiateurs, de « proposer des alternatives et de montrer que face aux inégalités, à la pauvreté et aux catastrophes écologique et climatique, le changement est possible ». Il sera marqué par une grande manifestation prévue le 24 août, soit le premier jour du Sommet, ainsi que des actions «d’occupation des places publiques» dans la ville de Biarritz, placée pour l’occasion sous haute sécurité.
En prévision de tout débordement, des mesures de sécurité draconiennes, avec un dispositif de 10.000 membres des forces de l’ordre, ont été déployées dans la cité balnéaire au grand dam de ses habitants qui ne cachent pas leur mécontentement de voir leur ville barricadée en pleine saison estivale.