Supprimer la possibilité de récupérer la part salariale pour les personnes quittant leur employeur influencera la situation financière de la CIMR
La suppression de la possibilité de récupérer la part salariale pour les personnes qui quittent leur employeur aura un impact considérable sur la situation financière du régime de la Caisse interprofessionnelle marocaine de retraite (CIMR), qui s’est transformée récemment en une société mutuelle de retraite, a affirmé son Président-directeur général, Khalid Cheddadi.
« Contrairement à ce que l’on pense, cette mesure constitue un avantage puisque ces personnes vont garder la part patronale », a souligné M. Cheddadi dans une interview accordée au quotidien « L’Economiste ».
« C’est certes une contrainte, mais qui les protège dans la mesure où ils vont garder leurs économies », a-t-il noté.
En revanche, M. Cheddadi a précisé que les modifications introduites au niveau des coefficients d’anticipation et de prolongation « n’auront pas beaucoup d’impact ».
Par ailleurs, il a fait savoir que la CIMR a introduit un changement « mineur » touchant les adhérents, à travers notamment la suppression de la cotisation sociale.
« Tous les adhérents payaient cette cotisation sociale annuelle dont le montant peut aller de 250 à 750 dirhams », a-t-il indiqué, ajoutant qu’elle est indépendante des contributions servant à la constitution de la retraite.
Les nouveaux statuts de la CIMR modifient également les règles de représentativité aux assemblées, a relevé M. Cheddadi, rappelant que jusqu’à présent, les voix des adhérents augmentaient par palier.
En effet, les entreprises, qui comptaient entre un employé et dix, disposaient d’une voix, celles qui avaient entre 10 et 25 avaient droit à 2 voix, et 3 voix pour celles dont les effectifs étaient compris entre 25 et 50, a expliqué le Pdg de la CIMR, notant que dorénavant, seules les entreprises qui ont plus de 50 employés peuvent être admises automatiquement à l’assemblée, tandis que les autres peuvent se regrouper entre elles pour atteindre ce seuil.
S’agissant des entreprises en difficulté passagère, elles pourront suspendre leur adhésion une fois tous les dix ans pour une durée de 3 ans, a fait savoir M. Cheddadi.
« Ceci étant, dans un système par répartition, ce sont les cotisations de l’année qui servent au paiement des pensions », a-t-il noté, précisant que si la CIMR permet à ses adhérents de baisser les contributions, elle risque des problèmes pour payer les retraites puisque dans le régime de la CIMR, la capitalisation concerne une partie seulement au niveau de la sortie, mais la logique globale est celle de la répartition. Dès le 1er janvier 2017, la CIMR deviendra une mutuelle soumise au contrôle de l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (Acaps), un changement de statut qui s’accompagne d’une mise en conformité avec la loi dont la cotisation salariale qui ne sera plus remboursée si le salarié quitte son employeur.
Les droits acquis par les affiliés ne pourront être liquidés qu’à partir de l’âge de retraite, soit au minimum 50 ans. Créée en 1949, la CIMR a pour mission de promouvoir un régime de retraite pérenne, équilibré et solidaire, garantissant aux bénéficiaires une pension équitable. La caisse est gérée par un Conseil d’Administration élu par l’Assemblée Générale des adhérents.
En 2015, la CIMR comptait 6.388 entreprises adhérentes, 595.091 affiliés actifs cotisants et ayants droit et 158.863 allocataires. Le montant total des produits techniques de la CIMR s’élevait à 6,77 milliards de dirhams (MMDH) et le total des pensions servies était de 3,61 MMDH.