Les ODD, un prélude pour les institutions nationales en vue de s’acquitter d’un rôle central en matière de protection des droits de l’Homme
Les Objectifs du Développement durable (ODD) constituent un prélude pour les institutions nationales des droits de l’Homme en vue de s’acquitter d’un rôle central en matière de protection et de promotion des droits humains, et les partenaires de développement se doivent d’aider le gouvernement pour réaliser les ODD, a indiqué, jeudi dans la région de la mer morte (Jordanie), le secrétaire général du Conseil national des Droits de l’Homme (CNDH), Mohamed Sebbar.
Intervenant lors d’un atelier sur « Le rôle des institutions nationales des droits de l’Homme dans la mise en œuvre et le suivi de l’Agenda 2030 pour le développement durable », M. Sebbar a insisté sur la nécessité de la coopération entre les différents intervenants et acteurs (gouvernements, société civile, agences onusiennes, secteur privé, donateurs et institutions nationales) pour une mise en œuvre efficace et équitable des ODD.
Le secrétaire général du CNDH a mis l’accent sur le rôle essentiel que joue les institutions nationales, conformément aux Principes de Paris, notamment dans les domaines de l’élaboration des recherches et rapports, de concertation, d’éducation aux droits de l’Homme, de sensibilisation, du suivi, d’enquête, de médiation et de réparation des préjudices ainsi qu’en matière de coopération avec les acteurs nationaux et internationaux et d’interaction avec le gouvernement, le parlement, l’appareil judiciaire et la communauté internationale, outre l’éducation des ayant droits, des organisations de la société civile, des ministères concernés, des parlementaires, des bureaux de statistique et d’autres acteurs aux dimensions des droits humains dans les ODD.
Les institutions nationales peuvent également mettre à profit leurs expertises pour contribuer au renforcement des capacités des départements gouvernementaux pour la mise en œuvre d’une approche des droits de l’Homme dans le développement local et l’adhésion à un processus de concertation pour la définition des priorités, l’élaboration des politiques, la planification et l’élaboration des budgets dans divers secteurs aussi bien à l’échelle régionale que nationale, a-t-il ajouté.
M. Sebbar a ainsi mis en avant l’expérience du CNDH dans ce domaine, soulignant l’adhésion, dès le départ, du Conseil aux débats sur les Objectifs du développement durable et sa contribution à la consultation nationale sur la mise en œuvre des ODD au Maroc, tenue en mai dernier.
Il a, dans ce cadre, évoqué certains objectifs sur lesquels le Conseil a travaillé avant même l’adoption des ODD, citant en particulier la question de l’égalité et l’équité, le renforcement de la participation à la vie politique, l’immigration, la violence contre les femmes, la mise en place des mécanismes d’accès à la justice et l’interdiction de la torture.
Le Conseil a publié une série de mémorandums et de recommandations dans ce domaine, a-t-il dit, en vue d’encourager le gouvernement à respecter les instruments internationaux des droits de l’Homme ratifiés et les dispositions de la Constitution, notant que les recommandations contenues dans les différents rapports et mémorandums du Conseil peuvent servir d’indicateurs pour mesurer le degré d’intégration de la dimension des droits de l’homme dans les ODD.
M. Sebbar a en outre mis en exergue les efforts déployés pour l’intégration de l’approche des droits de l’Homme dans les ODD adoptés par les Nations unies en septembre 2015, soulignant que 92 pc des 17 objectifs et des 169 cibles existant ont un rapport direct ou indirect avec les droits socioéconomiques, civiques et politiques.
Les ODD constituent actuellement une référence pour les acteurs du développement et auront certainement un impact important sur la promotion des droits de l’Homme au cours des années à venir, a estimé le secrétaire général du CNDH, ajoutant que les gouvernements, les donateurs, les institutions internationales, la société civile, le secteur privé et les institutions nationales sont appelés actuellement à harmoniser leurs agendas avec ces objectifs qui concernent tous les pays.
Organisé du 13 au 15 décembre courant par le Centre national des Droits de l’Homme en Jordanie, avec l’appui du réseau arabe des Institutions nationales des Droits de l’Homme, cet atelier a connu la participation d’ institutions nationales de divers pays arabes, du bureau du Haut-Commissaire des Nations unies pour les Droits de l’Homme et du Programme des Nations unies pour le Développement, outre des experts internationaux.