Migration: régularisation contre expulsion, la différence entre l’humanité et la barbarie
Le traitement de la question de la migration en Afrique révèle une profonde ironie et la différence entre l’humanité et la barbarie puis qu’au moment où le Maroc régularise la situation des migrants pour les intégrer, l’Algérie les expulse à bord de camions pour les abandonner dans l’immense désert du Sahara, a souligné l’académicien grec Nikos Lygeros.
Pour comprendre ce qui se passe en ce moment dans le continent africain, il faut s’arrêter sur la différence de comportement de pays entre ceux régularisant la situation de ces migrants et ceux qui les expulsent, a-t-il fait savoir dans une déclaration à la MAP.
En fait, certains pays d’Afrique se moquent complètement de la souffrance des autres peuples et se contentent d’expulser leurs ressortissants lorsqu’ils sont en situation illégale et ne recherchent point les causes de cette clandestinité alors que d’autres, en l’occurrence le Maroc, saisissent très clairement le problème et passent par l’étape de la régularisation pour les protéger des brutalités qu’ils pourraient subir dans leur propre pays, s’ils y retournaient de force ou pas.
Cette différence de point de vue n’est pas seulement celle d’Etats différents, relève cet enseignant du management stratégique et de philosophie des mathématiques. Le substrat de cette problématique est d’origine humaine et s’explique par l’opposition entre l’Humanité et la barbarie.
La première représente une structure ouverte dans laquelle chacun peut apporter sa part de diversité afin d’enrichir l’ensemble alors que la seconde ne considère que l’approche identitaire, les individus ne devant pas être égaux en droit mais absolument identiques sur un plan identitaire.
Raison pour laquelle la barbarie engendre aisément le racisme et même si, au début il est latent et passif, il devient par la suite actif. A cet égard, la différence de comportement entre le Maroc et l’Algérie est, tout à fait, révélatrice, a-t-il expliqué.
Le Maroc a lancé la deuxième phase de régularisation des personnes en situation irrégulière à l’instar de la première initiée en 2014 qui avait bénéficié à environ 25.000 migrants, principalement de pays subsahariens.
Suite à la crise migratoire et humanitaire conséquente à l’expulsion massive de personnes d’origine subsaharienne vers le Niger, SM le Roi Mohammed VI a donné Ses Très Hautes Instructions afin qu’une aide d’urgence soit accordée à ces personnes expulsées et se trouvant en situation de précarité extrême au Nord du Niger.
Cette aide porte sur un volume de 116 tonnes consistant en la distribution d’un kit humanitaire composé de produits alimentaires, de couvertures ainsi que de tentes, visant à aider le Niger à faire face à cette situation exceptionnelle susceptible de devenir humainement tragique.
De nombreux migrants expulsés par l’Algérie ont précisé, dans des déclarations à la presse, que les forces de sécurité algériennes ont utilisé la violence au cours de cette vaste opération contre les migrants africains faisant plusieurs blessés.
Ces expulsions sont des violations des droits humains, a estimé, pour sa part, l’Organisation mondiale pour la défense des droits de l’homme Human Rights Watch, indiquant que l’Algérie a arrêté, depuis décembre, 1.400 migrants.
L’Algérie expulsé des centaines d’entre eux à la frontière avec le Niger dont des réfugiés et demandeurs d’asile enregistrés ainsi que des migrants ayant travaillé des années en Algérie, a ajouté HRW.
Ce processus d’expulsions massives a été précédée de déclarations controversées et sans précédent du président de la Commission nationale consultative des droits de l’Homme en Algérie, Farouk Ksentini, accusant les migrants africains de propager dans son pays des maladies sexuellement transmissibles comme le SIDA.