Italie: arrestation de 12 chefs ultras de la Juventus
Douze chefs ultras de la Juventus ont été arrêtés lundi matin dans le cadre d’une vaste enquête sur des faits de violence et d’extorsion liés à la vente de billets pour les matches du club turinois, a annoncé la police italienne.
Les policiers turinois ont découvert, après un an d’enquête, « des éléments probants sur une stratégie d’extorsion de la part des principaux leaders des groupes ultras » de la Juventus, indique la police dans un communiqué.
Selon les procureures Chiara Maina et Patrizia Caputo, en charge de l’enquête, les différents chefs de groupe auraient mis en place un système de menaces et de chantage envers des responsables de la billetterie pour essayer de continuer à avoir des tickets à prix favorable qu’ils auraient ensuite revendus.
« Il est ressorti de l’enquête une organisation de type militaire, où même les personnes les plus dignes de confiance pouvaient être éloignées dès lors qu’elles ne répondaient pas aux indications du chef », a déclaré lors d’une conférence de presse Patrizia Caputo.
« De même que les clans mafieux cherchent à contrôler le territoire, les personnes impliquées dans l’enquête cherchent à prendre le contrôle sur une partie du stade, et notamment le virage sud avec des méthodes mafieuses, comme les intimidations », a ajouté la magistrate.
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Douze responsables des groupes organisés de tifosi du club piémontais ont été arrêtés, parmi lesquels les chefs des groupes « Drughi », « Tradizione-Antichi valori », « Viking », « Nucleo 1985 » ou « Quelli… di via Filadelfia », précise le communiqué de la police.
Une quarantaine de perquisitions ont eu lieu lundi matin dans plusieurs villes italiennes dans le cadre de cette opération baptisée Last Banner (Dernière banderole).
Dino Mocciola, le chef des Drughi, le principal groupe ultra du club piémontais, fait partie des personnes arrêtées.
Selon le quotidien sportif Gazzetta dello Sport, les personnes arrêtées seraient soupçonnées d' »association de délinquants, extorsion aggravée, blanchiment et violences ».
La Juventus avait mis fin en 2017 à la distribution aux groupes ultras de blocs de billets à revendre.
La police précise que l’interruption, à la fin de la saison 2017/2018, « de certains avantages concédés aux groupes ultras a aussitôt entraîné une réaction des chefs historiques qui ont mis en place une stratégie criminelle visant à +récupérer+ ces avantages supprimés ».
L’enquête a débuté il y a un an après le signalement par le club d’un chantage exercé par ses ultras. Ceux-ci auraient notamment menacé de lancer des cris et chants racistes lors des matches, mettant le club sous la menace de sanctions sportives et financières.
Selon les médias italiens, cette enquête est liée à une précédente affaire qui avait mis en évidence l’infiltration des tribunes du Juventus Stadium par des individus proches de la ‘Ndrangheta, la puissante mafia calabraise.
Avec AFP