Nulle instrumentalisation ne saurait perturber ou remettre en cause la relation économique et commerciale qui lie le Maroc et l’Europe
Nulle instrumentalisation ne saurait perturber ou remettre en cause la relation économique et commerciale ancienne et solide qui lie le Maroc et l’Europe, a souligné M. Emmanuel Dupuy, président de l’Institut Prospective et Sécurité en Europe (IPSE), spécialiste des questions de sécurité européenne et de relations internationales.
Dans une déclaration, M. Dupuy a indiqué que l’Accord d’association entre le Maroc et l’UE, signé en 1996, et entré en vigueur en 2000, confirme la solidité des liens entre les deux parties, notant que l’obtention par le Royaume, en octobre 2008, sous présidence française de l’UE, du Statut Avancé, est venue confirmer l’approfondissement des relations, non seulement commerciales, mais également réglementaires et politiques.
« L’UE – France et Espagne en tête – demeure ainsi, le premier partenaire commercial du Maroc et ce, malgré l’arrêt du tribunal de première instance du 10 décembre 2015, désormais invalidé par le nouveau arrêt de la Cour de Justice de l’UE (CJUE) de Luxembourg, en date du 21 décembre dernier », a-t-il dit.
Pour l’expert français, l’arrêt de la CJUE confirme ainsi la validité de l’Accord agricole entre le Maroc et l’UE. Il a rappelé, à cet égard, que la France, s’appuyant sur le plan d’autonomie proposé par le Maroc en 2007, avait soutenu le pourvoi formé par le Conseil européen en vue de l’obtention de cette annulation, et que la Haute Représentante chargée des Affaires étrangères de l’UE, Federica Mogherini, ne s’y était pas trompée, non plus, en prenant acte de l’irrecevabilité du recours en annulation de l’accord agricole introduit par le polisario. « D’évidence, le polisario n’étant ni un sujet de droit, ni un opérateur économique, ni doté de la personnalité juridique, son incapacité à ester en justice est ainsi réaffirmée », a-t-il tranché.
Du reste, au niveau onusien, aucune des 72 résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies concernant la question du Sahara, ou encore les nombreux rapports du Secrétaire général de l’ONU, n’ont, pour l’heure reconnu le polisario comme représentant des populations du Sahara, a souligné l’expert français.
M. Dupuy a relevé qu’il faut se réjouir de la décision de la CJUE, ardemment soutenue par l’ensemble des Etats membres de l’UE, car les nombreux dossiers concernant les relations harmonieuses entre l’UE et le Maroc (ALECA, mobilité, lutte contre le terrorisme, coopération dans le domaine migratoire…) nécessitaient cette clarification.
Par ailleurs, M. Dupuy a indiqué que le contexte de la parfaite maitrise de l’organisation par le Maroc de la COP 22 et le leadership qu’a pris SM le Roi Mohammed VI par rapport à l’importante contribution du Royaume pour la lutte contre le dérèglement climatique et la perspective de zéro gaz à effet de serre à l’horizon 2100, confirment l’importance que revêt la relation Maroc-UE.
« La validité de l’accord entre les deux parties est aussi très importante par rapport aux efforts qu’entend engager le Maroc en matière de diversification agricole, de lutte contre les gaz à effet de serre, de mix énergétique et de diversification des énergies fossiles », a conclu l’expert français.