France: nouvelle évacuation d’un campement de migrants
Un millier de migrants, majoritairement des Kurdes d’Irak, ont été évacués lors d’une nouvelle opération dans le campement de Grande-Synthe, dans le nord de la France face au Royaume-Uni, une opération jugée insuffisante par les associations qui prévoient d’ores et déjà leur retour rapide.
Les alentours du gymnase mis à disposition par la ville de Grande-Synthe, où vivaient ces migrants voulant se rendre en Angleterre, étaient bouclés dès avant 07H00 (05H00 GMT) par les forces de l’ordre, et deux premiers bus ont quitté les lieux vers 08H30. A leur bord: des jeunes hommes essentiellement, portant leurs bagages. Familles et enfants ont suivi, empruntant un cordon de sécurité formé de barrières.
Les migrants vivaient à la fois dans ce gymnase et dans ses abords immédiats, dans des tentes qui commençaient à être démontées par les services municipaux.
Selon le constat d’huissier produit par la mairie de Grande-Synthe en août devant le tribunal, 170 personnes se trouvaient début août à l’intérieur et 800 autres dans environ 550 tentes.
Les migrants devaient être acheminés vers différents centres d’hébergement, dans lesquels ils « se verront proposer un accompagnement individuel », ont indiqué les autorités. La justice avait notamment pointé des « graves problèmes de sécurité publique » et de « salubrité ».
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Ce gymnase avait été ouvert aux migrants en décembre 2018 par la mairie pour héberger des migrants, comme elle l’avait fait l’hiver précédent. Il devait initialement fermer à l’arrivée du printemps.
Au début de l’été, sur injonction de la justice, des points d’eau, douches et sanitaires avaient été installés à proximité.
L’hiver 2017, la mairie avait déjà mis cet équipement à disposition des migrants. Et en mai 2018, les quelque 400 migrants hébergés là et à proximité avaient aussi dû quitter les lieux.
La même année, les forces de l’ordre avaient démantelé à plusieurs reprises le campement voisin du Puythouck où vivaient des centaines de personnes.
Satisfait que soit mis fin à « ces conditions de vie indignes », le nouveau maire de Grande-Synthe, Martial Beyaert (socialiste), a néanmoins dit à l’AFP sa crainte qu’après cette « énième mise à l’abri, il allait y avoir des retours très prochainement ».
Claire Millot, secrétaire générale de l’association d’aide aux migrants Salam, a estimé que « faire monter (les migrants ndlr) dans des bus pour des centres d’accueil où ils ne veulent pas aller, ça n’a pas de sens ». « Ils vont revenir (…). Pas forcément ici, peut-être à Calais, vers la Belgique ou plus vers l’ouest, mais leur souhait est d’aller en Angleterre », a-t-elle affirmé à l’AFP, dénonçant l’absence d’une « vision globale d’accueil ».
Avec AFP