Le terrorisme, cette guerre contre la Vie
Le terrorisme aveugle continue à sévir. L’horreur et la haine ont encore frappé fort ! Cette fois-ci encore, cette violence, toujours recommencée secouant le monde, a jeté aveuglément son couperet venimeux et pervers pour trancher des vies innocentes. La jeune et talentueuse Leila Alaoui, grièvement blessée lors des attentats barbares et abjects, perpétrés, vendredi à Ouagadougou, a rendu l’âme. Son unique crime ? Se trouver au mauvais endroit et au mauvais moment pour la simple raison de s’acquitter comme il se doit de sa mission de photographe. Elle était en déplacement afin de réaliser un reportage pour le compte d’Amnesty international.
Né en 1982, Leila Alaoui, jeune artiste, photographe et vidéaste reconnue dans le milieu professionnel vivait entre le Maroc, la France et le Liban. Sa série « Les Marocains », un travail sur l’identité marocaine était à l’honneur à la Maison européenne de la photographie (MEP) et à l’Institut du monde arabe, à l’occasion d’une Biennale qu’abrite la ville lumière, au moment où la jeune femme était atteinte des balles de la haine dans l’attaque du café Capuccino, la première cible du commando jihadiste. Juste avant que l’hydre de l’obscurantisme ne l’emporte éteignant et obturant, à jamais, sonobjectif qui avait toujours reflété le monde sous un prisme singulier et sensible. Elle avait l’art d’immortaliser des moments éphémères pour en faire une Histoire éternelle. Leila Alaoui avait le don d’embellir, à travers ses photographies, les réalités les plus désolantes d’un Maroc contemporain. Ses œuvres se penchaient particulièrement sur des thématiques assez fortes notamment les identités culturelles et la migration.
La mort de cette jeune femme, lundi dans la soirée, de façon si tragique et si précoce nous reflète incontestablement une réalité amère. Ce terrorisme qui n’a ni foi ni loi décime et fauche tout sur son chemin à savoir le symbole de la vie, de la joie de vivre, du talent, de la beauté, de la jeunesse, de l’ouverture et bien d’autres qualités qui embellissent la vie. Tout cela, Leila Alaoui l’incarnait parfaitement bien. Elle respirait la vie et la joie de vivre. Cette vie-même qui lui a été arrachée sauvagement par la barbarie d’obscurantistes qui veulent étouffer le monde sous la noirceur de la haine et l’opacité des ténèbres.
Sommes-nous condamnés à vivre dans l’horreur et la peur du pire? La peur nous paralyse et la barbarie nous empoisonne la vie. La quiétude nous quitte à grandes enjambées cédant la place à l’état d’urgence qui gagne du terrain dans le monde! On peut tous se trouver à un moment ou à un autre au mauvais moment et au mauvais endroit si les origines du mal ne sont pas éradiquées.
À bas ce terrorisme qui emporte tout ce qui embellit la vie!