Algérie: une figure de la contestation arrêtée 24h après sa libération
L’opposant Karim Tabbou, figure du mouvement de contestation en Algérie, a été à nouveau arrêté jeudi, moins de 24 heures après sa libération, selon un communiqué de sa famille publié sur Facebook.
« Moins de 24 heures après la mise en liberté conditionnelle de notre fils Karim Tabbou, il a été une nouvelle fois arrêté ce matin à son domicile, devant sa femme et ses enfants par des individus en civil se présentant de la police », est-il précisé dans le communiqué.
Les autorités judiciaires concernées, saisies par l’un des avocats de la défense, ont dit « ne pas avoir été informées de son arrestation ou du lieu de sa détention », selon le texte.
Un des avocats, Me Abdelghani Badi, avait annoncé mercredi la remise en liberté de M. Tabbou, incarcéré depuis le 12 septembre à la suite de son inculpation pour « atteinte au moral de l’armée », sans que cela n’annule les poursuites judiciaires à son encontre.
Selon sa famille, son passeport a été confisqué.
Fondateur du parti l’Union démocratique et sociale (UDS), M. Tabbou, 46 ans, avait été arrêté à Alger devant son domicile. Il a été ensuite inculpé d' »atteinte au moral de l’armée » et placé en détention.
Depuis le début du mouvement de contestation le 22 février –qui a poussé le 2 avril le président Abdelaziz Bouteflika à démissionner–, M. Tabbou est de toutes les manifestations.
Il a été le premier secrétaire, entre 2007 et 2011, du Front des forces socialistes (FFS), le plus ancien parti d’opposition dans le pays, avant de fonder en novembre 2012 l’UDS, non autorisé en Algérie.
Son arrestation a suscité une vague d’indignation, notamment sur les réseaux sociaux et parmi les manifestants qui poursuivent leur mouvement de contestation contre le pouvoir.
Avec AFP