Le CPS de l’UA souligne l’interdépendance entre paix, sécurité et développement
Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union Africaine (UA) a mis l’accent sur l’importance que revêt l’interdépendance entre la paix, la sécurité et le développement, en vue d’assurer l’efficacité des efforts de prévention de conflits, de maintien et de consolidation de la paix en Afrique.
Dans un communiqué adopté à l’issue de sa réunion ministérielle tenue, vendredi à New York, sous la présidence du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Nasser Bourita, en marge de la 74e Session de l’Assemblée générale des Nations unies, le Conseil souligne le rôle crucial d’une pleine opérationnalisation de tous les instruments disponibles dans le cadre de l’Architecture africaine de paix et de sécurité (APSA) et de l’Architecture africaine de gouvernance (AGA) dans la réalisation de la paix, de la sécurité et du développement en Afrique et la réduction du nombre de conflits sur le continent.
Le document couronnant cette session placée sous le thème: « l’interdépendance entre la paix, la sécurité et le développement : vers un engagement collectif pour l’action », demande instamment le renforcement urgent des actions de l’UA pour la prévention des conflits, dans le but de préserver la paix et la stabilité, d’épargner des vies humaines et d’éviter la destruction d’infrastructures et de biens vitaux, qui auront un impact négatif sur les moyens d’existence des populations concernées.
Il souligne en outre le lien entre le terrorisme, l’extrémisme violent et la criminalité transnationale organisée et appelle les Etats membres à mettre en œuvre pleinement tous les cadres de l’UA, tout en se félicitant des initiatives prises par les pays de la région du Bassin du Lac Tchad à travers la Stratégie régionale pour la stabilisation, le redressement et la résilience des zones affectées par Boko Haram, ainsi que de l’approche globale adoptée par le G5 Sahel et de la récente décision adoptée, le 14 septembre 2019, par le Sommet Extraordinaire des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) de mobiliser un milliard de dollars pour un plan d’action holistique et exhaustif de lutte contre le terrorisme dans la région.
L’organe décisionnel de l’UA salue également les efforts accomplis par l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) en vue d’une approche globale qui intègre la stabilité régionale, la coopération et le développement dans la région.
Il appelle en outre à une mise en œuvre effective de la politique de reconstruction et de développement post-conflit de l’UA (RDPC).
En matière de climat, les ministres africains soulignent la nécessité pour l’UA de continuer à mobiliser un front africain uni contre les effets néfastes du changement climatique, à travers le développement de stratégies d’adaptation et de résilience, dans le contexte de l’Accord de Paris de 2015, et de continuer à soutenir les initiatives et stratégies africaines, telles que le 1er Sommet africain de l’action pour le climat, tenu à Marrakech, le 16 novembre 2016, et ses trois Commissions consacrées à la région du Sahel, au Bassin du Congo et aux Etats insulaires.
A cet égard, ils demandent au Président de la Commission d’accélérer le processus de nomination d’un Envoyé spécial pour le changement climatique, la paix et la sécurité en Afrique.
Sur le plan économique, le communiqué appelle à la pleine opérationnalisation de la Zone de libre-échange continentale (ZLECAf) par les Etats membres et les communautés économiques régionales (CER), comme une voie pour stimuler significativement le commerce intra africain et de promouvoir des conditions socio-économiques inclusives qui contribueront à la paix et au développement durables.
Il appelle également les Etats membres à tirer pleinement profit du dividende démographique de l’Afrique, à travers la mise en œuvre rapide de politiques visant à accélérer le développement socio-économique et, dans ce contexte, à prendre des mesures appropriées pour l’autonomisation socio-économique des populations, notamment les jeunes et les femmes.
Le CPS souligne l’impératif de l’intégration de la dimension paix, sécurité et développement dans la mise en œuvre continue de la Feuille de route principale pour Faire taire les armes en Afrique, au regard de son impact positif sur la stabilisation en Afrique.
Le Conseil exhorte la Commission de l’UA et les Secrétariats des CER à renforcer davantage leur soutien aux Etats membres, en adoptant une approche multidimensionnelle des conflits pressant en Afrique, y compris le terrorisme, la criminalité transnationale, l’impact des changements climatiques et les conflits intercommunautaires, qui nécessitent tous des solutions urgentes et efficaces, en vue de permettre au continent de créer les conditions propices au développement socio-économique, conformément à l’Agenda 2063 et à l’Agenda 2030 sur les ODD.
Dans son allocution à l’ouverture de cette session, M. Bourita a affirmé que le Maroc, sous le leadership de SM le Roi Mohammed VI, n’épargne aucun effort pour contribuer aux efforts de développement et de stabilisation de l’Afrique, dans le cadre de sa politique solidaire et agissante.
« Le Royaume du Maroc croit fermement que la réponse aux défis sécuritaires et aux insuffisances de développement passe par l’action concertée sur le terrain », a-t-il notamment ajouté.
La réunion du CPS à New York s’est déroulée en présence du président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, du ministre des Affaires étrangères d’Egypte, Sameh Shoukry, dont le pays assure la présidence du Conseil exécutif de l’UA, ainsi que d’un grand nombre d’autres chefs de la diplomatie des Etats membres de l’organisation continentale.