L’hommage de l’ONU à Miriem Bensalah Chaqroun et au Maroc
Le triomphe modeste et le franc sourire ne la quittent jamais. Tandis que les arcanes et les couloirs de la CGEM – qu’elle a quittée après deux mandats successifs et glorieux – s’agitent comme dans une cruche, bruissent de frasques et de cacophonie, Miriem Bensalah Chaqroun est ailleurs , dans les cimes des bureaux du patron de l’ONU.
Elle est reçue le mercredi 16 octobre avec une trentaine de chefs d’entreprises du monde par Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies qui les nomme membres de l’Alliance des investisseurs mondiaux pour le développement durable (GISD : Global Investors for Sustainable Development). Les trente personnalités sont ni plus ni moins considérées comme des dirigeants influents, reconnues ainsi pour leur engagement en faveur du développement durable, triées sur le volet et regroupées sous la houlette du secrétaire général.
Autant dire qu’il s’agit-là d’une consécration pour Miriem Bansalah Chaqroun et, au-delà, pour le Maroc et le continent. L’objectif est d’assister l’ONU pour ainsi dire dans la gestion et la réalisation, entre autres, de son projet de financement par le secteur privé des Objectifs de développement durable (ODD). La mission confiée par M. Guterres aux membres de ce groupe d’opérateurs distingués durera deux ans, au cours desquels ils sont tenus de « livrer des propositions et des solutions à moyen et long terme pour mobiliser les ressources et les investissements au niveau des entreprise, et favoriser également l’alignement de ces dernières sur les objectifs de l’Agenda 2030 du développement durable promu par l’ONU ».
L’Alliance des investisseurs mondiaux est codirigée par Oliver Bäte, président du groupe allemand Allianz et Leila Fourie , PDG de la Bourse de Jonannesburg ( Afrique du sud). De grands patrons de renommée internationale se sont associés à ce projet initié par le Secrétaire général de l’ONU. Il s’agit notamment de dirigeants de les dirigeants de Bank of America, Citigroup, ICBC, Infosys, Investec, Santander, UBS et d’autres grands groupes internationaux. Il convient de souligner que l’un des trois pôles de travail de cette Alliance des investisseurs sera coprésidé par l’allemand Allianz et le groupe marocain Les Eaux Minérales d’Oulmès.
Mme Miriem Bensalah Chaqroun a déclaré à cet effet : « Je crois fermement que l’investissement dans le développement durable est crucial afin de garantir une croissance économique inclusive, réduire les disparités sociales et régionales et préserver les ressources naturelles ». Une belle profession de foi qui est tout autant un plaidoyer pro domo pour un développement réel. L’ancienne présidente de la CGEM précise « qu’en tant que membre de l’Alliance GISD, nous visons la création d’opportunités d’investissements alignés avec le ODD, ainsi que la promotion de produits financiers innovants et accessibles ».
Dans la foulée, c’est Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU qui explique : « Nous sommes confrontés à une inégalité croissante aux ravages provoqués par les conflits et les catastrophes, ainsi qu’au réchauffement rapide la Terre. Ces dirigeants ( de l’Alliance) ont saisi notre sens de l’urgence et s’engagent à coopérer à travers les frontières, les secteurs financiers et même avec leurs concurrents, car investir dans le développement durable pout tous sur une planète en bonne santé est à la fois éthique et constitue un sans financièrement ».
Ces déclarations tombent à point nommé, à un moment où d’un continent à l’autre, la pauvreté progresse comme un spectre ravageur et les écarts de revenus se creusent pour ne pas nous inciter à une réflexion sur nos engagements. L’Alliance des Investisseurs mondiaux a vu le jour en marge des débats de l’Assemblée générale des Nations unies fin septembre, sur la base d’un cruel constat : les inégalités montant en puissance et l’impératif de les corriger par une vision volontariste où le secteur privé devrait jouer une rôle actif, parallèlement à un engagement des Etats pour accroître les dépenses publiques notamment dans les secteurs de la santé, de l’éducation, des infrastructures et du changement climatique.
Il faut se féliciter de la présence effective dans ce projet global, porté par l’ONU, de la présence de Mme Miriem Bensalah Chaqroun, femme d’entreprise, leader de son secteur et humaniste convaincue. Elle représente le Maroc d’abord et, en tant que femme ensuite, elle est porteuse de l’image d’un pays enraciné dans la culture de l’émancipation et des libertés. Elle incarne la rigueur et une sagesse de grande visionnaire.
Hassan Alaoui