Oslo à l’heure de la 6ème Conférence « Our Ocean », avec la participation du Maroc
Les travaux de la 6ème Conférence internationale « Our Ocean » se sont ouverts, mercredi à Oslo, avec la participation de 500 délégués d’une centaine de pays, dont le Maroc, qui partageront, deux jours durant, leur expérience pour identifier des solutions et agir en faveur d’océans propres, sains et productifs.
Le Maroc est présent en force à cette grand-messe par une délégation conduite par le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts, M. Aziz Akhannouch, et composée notamment de Mmes Lamia Radi, ambassadeur du Maroc en Norvège, de Zakia Driouich, Secrétaire générale du Département de la pêche maritime, Majida Mâarouf, directrice de l’Agence nationale pour le développement de l’Aquaculture, et de M. Abdelmalek Faraj, directeur de l’Institut national de recherche halieutique.
La présente édition, organisée par le ministère norvégien des Affaires étrangères, est l’occasion de souligner l’importance du savoir comme fondement des actions et politiques pour assurer la protection des océans, une gestion responsable des ressources marines et une croissance économique durable.
S’exprimant lors de la cérémonie d’ouverture, la Première ministre de Norvège, Erna Solberg, a souligné que le développement d’une économie océanique durable et saine sera crucial pour lutter contre le changement climatique, précisant qu’une action climatique basée sur les océans pourrait réduire l’écart d’émission de 21% d’ici 2050.
A cet égard, Mme Solberg a cité six mesures climatiques axées sur les océans pouvant aider à réaliser les réductions d’émissions, à savoir l’investissement dans des solutions climatiques basées sur la nature, la mise à l’échelle des énergies renouvelables offshore et océaniques, la décarbonisation rapide des industries océaniques, la promotion des sources de nourriture durables, résilientes et à faible émission de carbone provenant des océans, ainsi que l’amélioration du déploiement du captage et du stockage du carbone sous les fonds marins et l’intensification de l’observation et de la recherche océaniques.
Elle a fait savoir que ces actions soutiendront également la création d’emplois et favoriseront la sécurité alimentaire, la résilience au changement climatique et la diversité biologique, relevant que l’urgence de la tâche nécessite une action immédiate et concertée.
De son côté, la cheffe de la diplomatie norvégienne, Ine Marie Eriksen, a indiqué que la protection des océans est vitale pour la communauté mondiale dans son ensemble, relevant que l’ambition de cette conférence est de mettre le savoir, la technologie et les finances au service de la lutte contre les menaces qui pèsent sur les océans.
Mme Marie Eriksen a affirmé que plus d’un millier d’engagements volontaires avaient été pris lors des conférences précédentes et plus de 300 nouveaux engagements doivent être établis d’ici la fin de cette conférence.
À la suite des engagements pris lors des conférences Our Ocean, le nombre d’aires marines protégées dans le monde a presque doublé, d’autant plus que les engagements de l’océan sur la pêche durable se sont également révélés très importants pour le développement de la pêche durable, a-t-elle soutenu.
« Tenir nos engagements pour améliorer la gestion des océans et des zones côtières est non seulement essentiel pour la protection de nos océans, mais également pour libérer le potentiel d’une économie océanique durable », a-t-elle dit.
Par ailleurs, la ministre a indiqué que le gouvernement norvégien a préparé un ensemble d’engagements reflétant son approche intégrée de la gestion et de la protection des océans, précisant que dans le domaine de l’éolien offshore flottant, la Norvège (via Enova) a décidé d’octroyer à la compagnie énergétique Equinor, ainsi qu’à ses partenaires, un financement pouvant atteindre 253 millions de dollars pour financer ce qui pourrait devenir le plus grand parc éolien offshore flottant du monde à ce jour.
Dans le domaine du captage et du stockage du carbone, a-t-elle poursuivi, la Norvège s’est engagée à affecter 23,6 millions USD en 2020 au développement d’un projet à grande échelle de captage et de stockage du CO2, qui comprendra des forages d’exploration dans la mer du Nord.
La conférence établira des partenariats entre le gouvernement, l’industrie, la science et la société civile, en mettant en œuvre les connaissances, la technologie et les finances pour relever les défis auxquels l’océan est confronté et permettre que protection et utilisation durable aillent de pair, afin que l’océan puisse continuer à répondre aux besoins des générations futures.
La Conférence « Our Ocean » a été lancée pour la première fois en 2014 aux États-Unis, en réponse à la dégradation généralisée de l’environnement marin.
Après Bali en Indonésie en 2018, la présente édition est organisée par le ministère norvégien des Affaires étrangères, avec la participation de plusieurs personnalités, dont SAR le prince héritier Haakon de Norvège, le président du Sénégal Macky Sall, l’Envoyé spécial des Nations Unies pour l’océan Peter Thomson, l’ancien Secrétaire d’État américain John Kerry, des ministres de plus de 30 pays, dont le Maroc, et les dirigeants de grandes entreprises.
En marge de cette édition, Sustainable Ocean Alliance et l’Université de Tromsø co-organisent le 4ème Sommet sur le leadership des jeunes qui réunit une centaine de participants de 46 pays, tous invités en raison de leur engagement à promouvoir la durabilité.