Algérie: nouvelle interpellation d’un journaliste
La police algérienne a interpellé mercredi le rédacteur en chef du quotidien d’Annaba (nord-est) Le Provincial, un journal très actif dans la couverture du mouvement de contestation qui secoue l’Algérie depuis huit mois, a annoncé ce Média.
Mustapha Bendjama a été interpellé dans les locaux du journal par « quatre agents de police en civil », qui ont « saisi » l’unité centrale de son ordinateur, a indiqué Le Provincial sur sa page Facebook, sans donner d’autres détails.
« Il a été conduit dans les locaux de la sûreté de wilaya (préfecture) », a ajouté Le Provincial.
Ce journaliste avait déjà été interpellé fin juin à Annaba alors qu’il couvrait la manifestation hebdomadaire contre le pouvoir. Relâché au bout de huit heures, M. Bendjama avait alors accusé la police de violences physiques et verbales durant son interrogatoire.
Il est le cinquième journaliste a être arrêté au cours de ces dernières semaines.
Le comité pour la libération des journalistes (CPJ), une ONG basée aux Etats-Unis, avait appelé le 17 octobre à la « libération immédiate » des journalistes actuellement en détention en Algérie et à « l’abandon de toutes les poursuites à leur encontre ».
« Les autorités algériennes doivent cesser d’utiliser des poursuites vagues pour emprisonner des journalistes qui couvrent les manifestations contre le gouvernement et la corruption », avait affirmé Sherif Mansour, coordinateur du CPJ au Moyen-Orient et Afrique du Nord, dans un communiqué.
Après avoir contraint le président Abdelaziz Bouteflika à démissionner après 20 ans à la tête du pays, le « Hirak » (mouvement de contestation) réclame désormais le démantèlement du « système » au pouvoir depuis l’indépendance du pays en 1962 au profit d’institutions de transition.
Désormais aux commandes, le haut commandement militaire, incarné par le chef d’état-major de l’armée, le général Ahmed Gaïd Salah, a systématiquement rejeté toutes ces revendications et fait convoquer le 12 décembre une présidentielle rejetée par la rue.
Avec AFP